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autogestion - Page 2

  • Amenons la démocratie à maturité

    Amenons la démocratie à maturité. Simplifions les comptes publics et les lois. Informons et formons les citoyens sur les décisions publiques, sur les coûts et les résultats des services publics. Améliorons l'organisation du jeu démocratique représentatif. Etendons la démocratie à l’entreprise. La progression générale de l'éducation et les nouveaux outils de communication nous autorisent aux réformes ambitieuses. La maturité de la démocratie est à notre portée. Sinon la politique-spectacle et la confiscation du pouvoir par les experts continueront à prospérer, et nos démocraties disparaîtront.

  • Egalibre, projet politique

    Egalibre est un projet politique, pour notre petite France et pour la planète Terre. Il est temps de faire bouger les lignes, de faire des propositions radicales. La société évolue trop vite pour imaginer un avenir à l’inertie des schémas politiques en cours. Le retour du progrès politique devient une nécessité. Il reste à être plus prudent et plus intelligent que par le passé. Ne cherchez pas une affiliation quelconque dans ce projet. Il n’y en a pas, ou très éloignée des jeux politiques actuels de tous bords. Le nom donné, Egalibre, exprime une volonté d’union et d’équilibre entre l’égalité et la liberté. Pour ne pas piétiner l’égalité au nom de la liberté, et pour ne pas piétiner la liberté au nom de l’égalité. A la recherche du collectif intelligent. Face à une concurrence politique anémiée, Egalibre veut vous proposer un grand bol d’air et une belle lumière. Respirez.

    Depuis quelques siècles, les progrès scientifiques et économiques ont été et sont extraordinaires. Seul le progrès politique n’a pas été et n’est pas à la hauteur. La plupart des problèmes majeurs que nous subissons et que nous ne parvenons pas à maîtriser sont aujourd’hui de l’ordre du politique. Inégalités sociales trop fortes, misère des plus pauvres, manque d’éducation, guerres et terrorisme, liberté d’expression bafouée ou inexistante, pollutions diverses et dangereuses, gaspillage des ressources naturelles, le bilan politique de notre planète est accablant. Si nous nous investissons avec intelligence et ouverture d’esprit dans le domaine de la politique, comme nous avons déjà su le faire dans la science, la technologie et l’économie, nous sommes peut-être capables de résoudre ces problèmes. Nous devons développer la seule modernité qui nous manque encore, la modernité politique. C’est un chaînon manquant.

    Le progrès politique a pourtant déjà commencé. Nous avons développé la démocratie, la vraie, celle qui refuse l’esclavage, celle qui s’appuie sur les valeurs de liberté et d’égalité. Les personnes qui vivent dans les nations les plus démocratiques sont souvent plus libres et plus respectées qu’ailleurs. La voie est bonne, les progrès sont tangibles. Mais le potentiel de la démocratie est encore devant nous, inexploité, immense. Aujourd’hui, les nations ont un niveau démocratique faible, ou illusoire, ou inexistant. L’immaturité politique reste la règle. Il suffit de regarder nos élections pour le comprendre. Les platitudes et les bonnes intentions l’emportent encore haut la main sur les propositions concrètes, fortes et financées. Positivons, les marges de progression sont énormes.

    Nous ne progresserons pas en politique en cherchant seulement à répondre aux attentes exprimées par l’opinion. Nous n’avons pas inventé Internet en réponse à une étude de marché. Nous n’avons jamais rien inventé de cette manière. Face à l’actuel marketing politique de la demande, il faut affirmer un marketing politique de l’offre. Autrement dit, plutôt que de prendre en permanence le pouls de nos états d’âme, réfléchissons un peu sérieusement aux mécanismes de la société si nous voulons les renouveler de façon significative. Arrêtons les blablas et les cris du cœur et faisons marcher nos neurones, en ingénieurs, en créateurs, en adultes.

    La mondialisation. Nos économies se mondialisent, pas nos politiques. La conséquence principale est une prise de pouvoir des acteurs économiques aux dépens des acteurs politiques. Quand vous défendez des mesures sociales ou écologiques, vous pouvez vous condamner à perdre des emplois. Les entreprises peuvent souvent s’installer ailleurs, là où les réglementations sociales et environnementales sont les plus faibles. La politique devient alors un exercice impossible. Beaucoup veulent croire que ce mouvement est très temporaire, que les dictatures vont se transformer en démocraties par la grâce de l’économie de marché. Ils se trompent et nous trompent. Pour arrêter cette course suicidaire au moins disant social et environnemental, nous devons refuser une mondialisation économique qui ne s’accompagne pas d’une mondialisation politique de même niveau. Donnons-nous deux objectifs simultanés et complémentaires : le ralentissement de la mondialisation économique et l’accélération de la mondialisation politique. Pour atteindre ces objectifs, la France doit sortir de l’Union européenne. Dans un même élan, elle doit proposer à ses partenaires la création d’une nouvelle Union, l’Union des nations démocratiques, instruite des succès et des échecs de l’Union européenne, vaccinée contre les exigences suicidaires du néolibéralisme, et ouverte à toutes les nations respectant une charte démocratique de qualité. La démocratie est le seul drapeau valable pour créer une dynamique politique mondiale.

    La démocratie, justement. Même dans nos pays occidentaux, elle est encore faible et fragile. Elle n’est pas assez prise au sérieux. Les élus et les hauts fonctionnaires ont tendance à capter les pouvoirs, par une complexité cultivée à dessein et par une absence d’information et de pédagogie réalisées en direction des citoyens. Imaginez une entreprise dans laquelle les actionnaires n’auraient pas les moyens d’étudier et de vérifier les comptes et seraient en permanence manipulés par la bonne mine et les bonnes paroles des dirigeants qu’ils nomment. Beaucoup pensent que cette situation est le propre des démocraties, et que le fameux citoyen de base est dans les faits un abruti, ou un enfant, qui ne demande qu’à se réfugier dans les jupes d’une mère ou dans les bras d’un père. Egalibre prend au sérieux la démocratie. L’immaturité politique est l’ennemi. Simplifier les lois et les budgets et informer au mieux les citoyens devient la règle, le fil rouge permanent, le projet principal, le cœur de la modernité politique.

    Les services publics. Ils sont l’expression de la démocratie. Ils ne vont pas bien. Leur légitimité est contestée, comme leur efficacité. Une meilleure information sur les coûts et les bénéfices qu’ils génèrent est un préalable nécessaire. Nous devons les ausculter plus souvent et plus profondément. Nous devons également analyser objectivement les raisons de leur existence, les alternatives possibles. Nous devons encore les sortir des contraintes dans lesquelles ils se sont enfermés. Le statut de la fonction publique a fait la démonstration de son inefficacité. Il faut en tirer, enfin, les conclusions qui s’imposent. Arrêtons d’embaucher des fonctionnaires. Le droit du travail ne doit-il pas être le même pour tous ? Cette réhabilitation des services publics est nécessaire car nous avons besoin d’eux, plus que jamais. Egalibre propose une forte extension des services publics, en particulier dans les domaines du logement, de la santé et des services bancaires.

    La solidarité. Elle est le coeur de la mission du collectif, de la politique, de la démocratie. Elle peut être à la fois un honneur et un plaisir. Plaisir de l’assistance, de l’entraide, d’offrir une sécurité économique à ceux qui en manquent. Egalibre propose une refonte complète de notre système de solidarité. Le simplifier et le rendre pertinent sont les deux objectifs. Fournir un plancher social qui apporte une sécurité économique à tous et qui éradique enfin la misère des plus démunis. Les multiples révolutions technologiques, passées et en cours, ne permettent plus de garantir un emploi régulier et décent à tous. Il existe une tendance structurelle lourde, révolutionnaire, marque principale de notre époque, qui consiste à remplacer le travail humain par le travail de machines. La solidarité doit aujourd’hui s’adresser en priorité à ceux qui n’ont pas de travail, ou pas assez pour pouvoir vivre correctement. Libérons très largement le marché de l’emploi en déportant le filet de protection économique vers les plus démunis. Avec la construction d’un mécanisme essentiel, permettant à tous ceux qui travaillent, même peu, même pas longtemps, de gagner plus qu’en étant simplement au chômage.

    Le logement. L’inefficacité du marché privé dans le domaine du logement  est devenue une évidence, en particulier pour les plus démunis. Egalibre propose d’instituer un grand service public du logement, avec trois objectifs majeurs. D’abord, fournir un logement décent à tous ceux qui n’en trouvent pas, en autorisant ce service public national à densifier les lieux déjà urbanisés. Ensuite, reprendre la main sur la gestion du marché du logement. La centralisation sera ici une source d’efficacité. Enfin, imposer l’accession automatique à la propriété de tous, en transformant tous les loyers en versements étalés d’accession à la propriété. En refusant toute gratuité, en prenant en charge et en responsabilité les autorisations de construction, en dialogue avec les collectivités, en bénéficiant de recettes obtenues sur la médiation du marché du logement, et enfin en bénéficiant de la part des banques de prêts bancaires à taux zéro, ce révolutionnaire service public du logement peut atteindre ses objectifs sans le moindre prélèvement obligatoire supplémentaire.

    La décentralisation. Décentraliser un certain nombre de dépenses publiques est une très bonne chose. Les collectivités locales sont plus proches des citoyens et elles ont déjà prouvé leur savoir-faire. Mais décentraliser les recettes publiques est une énorme erreur. En laissant le collectivités locales se débrouiller de leurs recettes, vous n’assurez plus la solidarité indispensable entre les communes riches et les communes pauvres, entre les départements riches et pauvres. Cette désertion dans la solidarité est un facteur important de développement de « banlieues » misérables, avec tous les maux que la misère est capable de générer. Egalibre propose une centralisation des recettes des collectivités locales. La répartition des recettes peut alors se faire, en principal, sur des bases démographiques équitables.

    Les services de santé. Pour que tout le monde puisse se soigner à peu près correctement, nous voulons fournir la gratuité des soins. Nous avons déjà un solide système de solidarité dans le domaine de la santé. En France, le collectif dépense chaque année près de 200 milliards d’euros pour répondre à cet objectif. Soit plus de 3 000 euros par personne et par an. Bel effort. Comme nous savons que les progrès de la santé génèrent des dépenses nouvelles mais que le portefeuille de la collectivité n’est pas extensible d’autant, nous devons nous polariser sur la création d’un système qui génère des économies et combat les gaspillages. Pour atteindre cet objectif, Egalibre propose un nouveau service public à la fois réhabilité et étendu. Réhabilité par l’application d’un droit du travail beaucoup plus souple. Et étendu par absorption de la plupart des acteurs privés : établissements de soins et d’analyses, médecins généralistes et spécialistes, pharmacies, recherche et développement sur les nouveaux médicaments et les différents matériels d’analyse et de soins. Supprimer les inconvénients du secteur public, trop englué dans des contrats de travail inefficaces pour l’employeur. Et supprimer les inconvénients du secteur privé, qui pousse naturellement à la consommation, ce qui est l’opposé de notre objectif d’économies. Un service public avec les méthodes du privé, la recherche d’économies se substituant à la recherche du profit.

    L’autogestion. Etendre la démocratie à l’entreprise. Le niveau d’éducation s’est considérablement accru et les moyens d’information ont beaucoup progressé. C’est devenu possible. Donner le pouvoir aux travailleurs et remettre en cause le pouvoir des détenteurs de capitaux nous autorise à remplacer la logique du profit par la logique de l’emploi. L’entreprise peut obéir à la volonté de ceux qui la font vivre. Mais soyons pragmatiques et non égalitaristes. Arrêtons de rêver l’autogestion si nous voulons la pratiquer et l’instituer. Pondérons le droit de vote en fonction du revenu des travailleurs. Valorisons le travail plutôt que le travailleur. Même imparfait, le revenu du travail est le meilleur indicateur à notre disposition. Et pour trouver les fonds nécessaires aux investissements indispensables, transformons en profondeur les services bancaires. Transformer l’épargne en investissement est le cœur de leur métier. Si nous prenons soin de ne pas léser les détenteurs de capitaux, et si nous tenons compte de la valeur apportée par les créateurs d’entreprise, nous avons la possibilité de réussir cette révolution.

    Les services bancaires. Ils sont stratégiques pour notre économie, en particulier si nous choisissons l’autogestion. Egalibre propose de transformer les banques en services publics, pour les mettre enfin au service de l’économie et des citoyens. Les objectifs sont nombreux. Eviter la fuite des capitaux. Interdire l’utilisation des paradis fiscaux. Simplifier et unifier la rémunération de l’épargne. Financer les créations d’entreprise et les investissements des entreprises. Favoriser la concurrence sur les marchés qui en manquent. Favoriser les créations d’emplois. Permettre la mise en œuvre d’une politique économique. Contrôler le bon fonctionnement d’un plancher social dégressif. Apporter au service public du logement les financements nécessaires à taux d’intérêt nul. La liste n’est pas exhaustive. L’efficacité de ce service public est trop stratégique pour lui laisser une forme monopolistique. Egalibre propose d’organiser une concurrence entre plusieurs services publics bancaires. Ceux-ci seront jugés sur leur capacité à ne pas perdre d’argent et sur l’atteinte de leurs objectifs, fixés par la collectivité.

    Si l’autogestion peut devenir le mode d’organisation des entreprises privées, les services publics doivent rester directement contrôlés par l’Etat et les collectivités, car c’est l’ensemble des citoyens qui doit avoir la maîtrise des services publics, démocratie oblige. D’où l’importance de la qualité de l’information des citoyens sur le fonctionnement et les résultats des services publics.

     

    Si vous souhaitez aller plus loin et plus en profondeur dans le pourquoi et le comment de ces idées et de ces propositions politiques, envoyez-moi un message, je vous répondrai.

     

  • La légitimité du pouvoir des travailleurs

    Sur le plan de l’évolution, la démocratie dans l’entreprise semble la suite logique de la démocratie du sol. Comment croire que seuls les citoyens et les politiques aient droit à la démocratie, et pas les travailleurs ?  Il est vrai que nos démocraties et leurs citoyens ont encore beaucoup de progrès à faire, sur le plan de l’organisation de la démocratie comme sur l’efficacité des choix politiques. On en reparlera plus tard. Il sera quand même plus facile de faire fonctionner avec efficacité une entreprise autogérée qu’un Etat national. Si vous étudiez de prêt la gestion d’une collectivité locale, une commune par exemple, vous constaterez qu’à part quelques abus, arnaques et nids d’incompétences, cette gestion tourne et fonctionne déjà mieux qu’au niveau d’un Etat, mais il nous faudra aussi des grandes entreprises avec une démocratie performante. En y travaillant et motivé par les revenus de son travail, le travailleur a toutes les bonnes raisons d’être un bon travailleur citoyen dans son entreprise, choisir ses dirigeants d’entreprise avec circonspection, choisir de bons dirigeants, au prix du marché.

    L’argument principal de celui qui refuse l’autogestion au nom de l’efficacité et du réalisme est simple : les travailleurs, dans leur majorité, ne sont pas capables de choisir un bon dirigeant, ils n’en ont pas les compétences.  Ils refusent la démocratie au nom de la compétence. Mais pourquoi limiter cet argument à la démocratie d’entreprise ? Pourquoi ne pas refuser aussi la démocratie actuelle pour cause d’incapacité du citoyen de base à choisir les bons représentants ? Non franchement, si on veut se passer du capitalisme, on le peut, nos résistances sont d’abord liées à notre peur naturelle devant la nouveauté. Le terrain est à peu près vierge, même si des expérimentations concluantes existent, dans les coopératives, les mutuelles et les associations. Le vrai frein est là, la nouveauté, qui est le plaisir du révolutionnaire.

  • La suppression du capitalisme

    Je propose de supprimer le capitalisme et de le remplacer par l’autogestion. Cadres, employés, ouvriers, il est temps de vous reconvertir dans l’autogestion de vos entreprises. Cadres dirigeants, vous gagnerez peut-être moins mais vous gagnerez une plus grande légitimité. Et comme les capitalistes ne vous écraseront plus avec leur avide et délirant taux de rendement du capital, vous allez sortir vous aussi d’une oppression. Vous allez me dire que la démocratie est une autre forme d’oppression, être obligé de convaincre et de vendre ses décisions et ses choix, leur pertinence, et vous aurez raison, vous aurez toujours autant de responsabilités, mais vous serez les vrais patrons, en phase avec vos équipes car élus par eux. De vrais patrons d’entreprises, pour faire tourner au mieux la machine économique. Devenez des dirigeants élus plutôt que nommés. Il faudra toujours être efficace pour garder sa place dans une machine économique basée sur un marché concurrentiel, mais le point de vue change en profondeur car la priorité ne sera plus la rémunération des actionnaires mais celle des travailleurs, une sorte de révolution copernicienne.

    Nous devons construire un nouveau circuit de l’investissement économique. Au-delà du choix du ou des dirigeants, les capitalistes apportaient leur capital. Ils étaient (oui, ils le sont toujours.. mais laissez-moi rêver tout haut) les fournisseurs des finances de l’entreprise, pour la démarrer, la développer, pour supporter les besoins en fonds de roulement et l’actif des entreprises. Les banques vont nous aider, elles prêtent déjà une bonne partie de l’argent sous forme de dettes. Mais elles n’ont pas encore vraiment le plaisir et l’habitude de prendre des risques. Nous allons utiliser les banques pour assurer tous les investissements des entreprises. A elles de prendre des risques financiers, en se rémunérant sur le risque, et en se donnant les moyens de bien faire leur travail d’investisseurs à risque. Ma proposition est une vrai révolution pour le monde bancaire. Avec un service public concurrentiel, OVNI là encore. On en discutera plus longuement dans le prochain chapitre.

    A qui appartiennent les biens de l’entreprise dans notre proposition ? Nous avons la possibilité d’en faire un bien collectif public dont l’usage serait réservé aux travailleurs de l’entreprise, sauf faillite et/ou liquidation. En remboursant à moyen et long terme les propriétaires, au cours du marché quand il existe ou à un cours évalué s’il n’est pas sur le marché. Un révolutionnaire non-violent est un révolutionnaire qui ne volera personne. C’est techniquement jouable, avec pas mal d’informatique et d’imagination. Nous devons nous préparer dès maintenant à franchir cette étape pour sortir concrètement du capitalisme. 

    Abordons enfin un problème sensible. Comment vont réagir les capitalistes face à une menace de suppression de leurs revenus et de leurs pouvoirs ? Vont-ils vouloir se livrer à une guerre sans merci ou vont-ils finir par l’accepter ? Que va-t-il se passer si une majorité de citoyens veut supprimer le capitalisme ? C’est la condition pour passer à l’action. Ce sera alors la démocratie contre le capitalisme. Cette bataille aura-t-elle lieue et où ? Compte tenu des richesses capitalistes anglo-saxonnes, des pays comme les Etats-Unis ou l’Angleterre vont y perdre, mais leurs démocraties sont solides, quoique polluées par l’argent de leur financement politique. Si le projet de sortie du capitalisme se cantonne à la France, c’est financièrement tolérable, mais si le feu prend en Europe et sur toute la planète, les pertes financières vont devenir lourdes. A combien se chiffrera le manque à gagner ? Avec les fameux fonds de pension américains, poids lourds du capitalisme moderne, nous risquons d’être très mal vu. Les français auraient-ils vocation à passer leur temps à taper sur le système des « américains » ? Certes, nous allons rembourser ce capital, ce remboursement sera étalé dans le temps, c’est promis. Il va quand même falloir convaincre les « américains » de ne pas péter les plombs. Les « américains » sont des citoyens qui ont leurs qualités et leurs défauts, mais la nation « américaine » est tellement puissante qu’une éventuelle guerre dépend d’eux. « Américaines », « américains », démocrates et libéraux, on vous aime. On a besoin de vous. Vous êtes devenus de facto notre grand frère, peut-être pas le plus intelligent mais le plus courageux et le plus fort.  Chers amis « américains », laissez-nous expérimenter la sortie du capitalisme. A moins que vous vouliez avoir l’honneur de le faire vous-même en premier ! Et si nous le faisions ensemble ? Together for a peaceful revolution.

  • La domination du capitalisme

    Commençons par définir le système capitaliste. Proposons une définition simple. Le capitalisme institue deux principes, le droit à un revenu pour les capitaux investis et le pouvoir dans les entreprises pour les apporteurs de capitaux.

    La primauté du capital financier sur l’économie qu’institue le capitalisme est aussi étroitement associée, mais sans s’y confondre, avec la révolution de la mécanisation du travail. Toujours plus de machines pour produire nécessite toujours plus d’investissements, donc plus de capitaux. En accroissant ses richesses par ses revenus du capital, le capitaliste est à la recherche permanente de nouveaux investissements, ce que sont justement les nouvelles machines, la boucle est bouclée.

    Le système capitaliste est aujourd’hui au sommet de sa forme. Il rayonne et domine en ce début de 21ème siècle. La croissance mondiale est là, les profits sont en hausse, tout va bien pour lui. Surtout, pratiquement personne de sérieux ne conteste son emprise, le capitalisme est devenu pour presque tout le monde aussi naturel et indispensable que l’oxygène. Foutaises bien sûr ! Il faut dire que le capitalisme a été débarrassé du communisme, son concurrent malheureux du 20ème siècle.

    Le communisme a été le seul à avoir réellement contesté le capitalisme. Obtenue principalement sur le terrain de l’économie, la victoire du capitalisme est sans appel. Les citoyens et la plupart des dirigeants des pays communistes ont littéralement laissé tomber le système communiste, trop inefficace. Le capitalisme a montré sa capacité à créer beaucoup plus de richesses que son concurrent, fussent-elles très inégalement réparties. L’ex-URSS, les pays de l’Est de l’Europe, la Chine, ils ont presque tous pris le virage capitaliste. 1989, date de la chute du Mur, signal et symbole, c’était hier. Il reste encore la Corée du Nord, Cuba et quelques autres à refuser les règles capitalistes. Pour combien de temps ? Revenons sur le communisme. Il n’a pas été seulement en rupture avec le capitalisme, il a aussi nié la liberté économique, le libéralisme et ses règles de concurrence. Hormis le contexte, qui explique toujours, cette négation n’était ni automatique ni indispensable, je la vois comme la véritable cause de son échec. Le communisme a encore nié la démocratie et la liberté d’expression. Le plus étonnant est son succès idéologique pendant plus d’un demi siècle. La raison de ce succès est, je le crois, à porter au crédit de son rejet du capitalisme, rejet souhaité par la plupart, rejet aujourd’hui enfoui, caché, nié, inconscient mais bien réel. L’échec du communisme a été une victoire et une aubaine pour le capitalisme, l’échec de l’expérience communiste renforce l’idéologie capitaliste. Aujourd’hui, il n’y a plus de concurrence. Merci tonton Marx, merci Lénine, merci Staline, … Mais cette victoire idéologique contre le communisme est déjà de l’histoire ancienne. Si le Mur de Berlin est tombé en 1989, le système communiste faisait de moins en moins illusion pour beaucoup de monde depuis longtemps.

    Au-delà de l’échec du communisme, la vrai nouveauté et la véritable victoire du capitalisme réside dans l’actuelle mondialisation. Celle-ci lui permet de battre enfin en brèche les politiques sociales de redistribution des nations démocratiques. Quelle éclatante revanche pour les capitalistes sur tous ces sociaux-démocrates qui avaient réussi à leur imposer, à eux les patrons, au fil des années et dans des cadres nationaux, tant de charges et de contraintes ! « Nous aidons les Chinois à s’en sortir en leur donnant du travail. » Quelle formidable hypocrisie, quelle victoire ! A la différence de la politique, l’économie a su saisir la dimension internationale de notre époque. Là, précisément, réside sa victoire. En comparant l’efficacité des multinationales avec des institutions politiques supranationales comme l’ONU ou l’Europe, il apparaît un décalage énorme, un gap pour parler anglais, il n’y a pas photo pour la jouer visuel. Aujourd’hui, l’économie est mondiale, Internet et l’ouverture de la Chine ont accéléré le processus, même avec des distances physiques et des différences culturelles qui restent et resteront des obstacles. L’économie mondiale est devenue une réalité. La France exporte déjà environ la moitié de sa production et importe la moitié de sa consommation. A l’inverse, le fait politique est resté national. La mise en place de politiques supranationales rencontre d’énormes difficultés. Si l’Union Européenne en est une illustration, l’ONU en est la caricature. Le point essentiel est que cette différence d’échelle – économie mondiale versus politique nationale – provoque un bouleversement décisif dans les rapports entre l’économie et la politique. L’économie devient dominante et la politique dominée. Par sa dimension internationale, l’économie peut manipuler les nations, les mettre en concurrence, les asservir. Or l’économie, aujourd’hui, c’est le système capitaliste.

     

    Nous avons déjà souligné qu’avec l’irrésistible mécanisation du travail, le chômage a tendance à se développer. Pour lutter contre le chômage, il faut que les nations attirent les entreprises, donc les investisseurs, c’est-à-dire les capitalistes. Avec le chômage, le politique dépend donc du capitaliste. La fiscalité du pays est pour celui-ci un critère financier essentiel. Il va de toute évidence privilégier les lieux où la fiscalité est la moins contraignante. Une main d’œuvre docile, bon marché et flexible sont d’autres critères de « succès ». Cette liberté nouvelle du capitaliste est décisive dans ses rapports avec les Etats nationaux. C’est une arme maîtresse, qui est en train de faire mouche. Que devient un régime politique qui va devoir en permanence baisser sa garde fiscale et sociale pour lutter contre le chômage ? Il va s’affaiblir et perdre pied à pied sa liberté d’action. C’est la démocratie qui est menacée. Avec le capitalisme mondial, la course au moins disant social est lancée. Sauve qui peut ! Le paradis pour les capitalistes et l’enfer pour les autres. Une fois qu’on a compris çà, en France et en Europe en particulier, on fait quoi ?

     

    On fait comme si rien de spécial ne se passait ?

     

    On collabore ou on résiste ? Est-ce binaire ?