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sarkozy - Page 2

  • La nouvelle donne économique

    Le monde change, l’économie impose son tempo, la technologie aussi, le capital tient toujours les rênes, et si le social a progressé, surtout en France et en Europe, la tendance s’est inversée avec la mondialisation. Développement de la mécanisation du travail et limites écologiques, la raréfaction résultante du marché du travail pose le vrai problème. Quand le moins disant social devient la clé principale pour sortir localement d’un chômage de masse, il est temps que la politique s’en mêle, et trace des voies nouvelles qui soient acceptables pour la majorité.

     

  • le travail en question

    A une époque où les progrès de la mécanisation et de l'informatisation sont énormes et encore à venir, il va semble-t-il être difficile d'être lucide sur les conséquences de cette révolution qui est loin d'être terminée. La conséquence première est la croissance inéluctable de la pénurie d'offre sur le marché du travail.

    Face à ce nouvel état, il est socialement dangereux de vouloir privilégier ceux qui ont un travail aux dépends de ceux qui n'ont pas de travail. Veut-on continuer à exclure ces derniers, qui seront de plus en plus nombreux ?

    Une autre attitude, beaucoup plus collective et solidaire, consiste à assurer à ceux qui n'ont ni revenu ni travail un plancher économique solide, véritable progrès social. Le programme socialiste s'est trompé en voulant privilégier le SMIC et non le RMI. C'est le RMI qu'il faut consolider. Et faire en sorte bien sûr que ce RMI n'entrave pas, par sa rigidité, le retour au travail de ceux qui en bénéficient .

    Un plancher économique solide est tout-à-fait réalisable dans un pays développé comme la France. A raison de 600 euros par mois, le coût est de 72 milliards d'euros annuel pour une population concernée de 10 millions de personnes. Ce qui ne représente finalement que 5 % de la richesse nationale créée chaque année en France. Pas de quoi prendre peur sur le coût de cette solidarité. Car la deuxième conséquence de la révolution de la mécanisation, c'est le dévelopement considérable des richesses qui a eu lieu dans les pays démocratiques en quelques dizaines d'années.

    Le problème du partage de ces richesses est donc toujours d'actualité. Une gauche refondée doit d'abord être solidaire avec ceux qui n'ont pas la chance d'avoir un emploi. Et arrêter de promettre l'impossibe suppression du chômage.

    Et arrêtons de croire que ce plancher économique va enlever tout envie de travailler au plus grand nombre. Un travail rémunéré permettant de dépasser un plancher à 600 euros par mois sera toujours le bienvenu.

  • Le vrai combat de Mai 68

    Les valeurs de Mai 68 sont jetées au tapis sur la question centrale de l'autorité. Les 68ards ont rejeté l'autorité en général mais n'ont rien proposé à la place. Ce qui est intenable.

    N'ont rien proposé à la place ? Pas tout à fait. Sur le plan économique, il y a eu la proposition d'autogestion, mais cette proposition a été abandonnée en rase campagne et sans raison valable par tous les acteurs politiques de gauche, Michel Rocard en particulier.

    J'affirme que le vrai combat de Mai 68 n'est pas terminée. Pour aller au bout de lui-même, ce combat doit proposer une véritable alternative aux anciennes autorités. Les citoyens que nous sommes pourront reprendre la dénonciation des pouvoirs en place à la condition explicite de proposer des alternatives. L'autogestion en est une. Il est temps de reprendre l'idée là où elle a été abandonnée et de la développer pour en faire une proposition décisive.

    Le citoyen restera juste un enfant bon à gronder tant qu'il n'affrontera pas le travail décisif de sa maturité, de sa responsabilité et de son autonomie. L'autogestion est en fait un concept d'adulte et les 68ards n'ont visiblement pas voulus être des adultes.

    Tous ceux qui voient dans l'autogestion un concept infantile, et ils sont malheureusement très nombreux, ne font que constater dans un miroir leur propre infantilisme. Et dire cela ne supprime pas le problème, j'en conviens.

  • La fin du travail obligatoire

    Pour refonder vraiment la gauche, il faut se donner un objectif clair, palpable et puissant. Un objectif qui permette à la gauche de repasser à l'offensive. Ce n'est pas en se contentant de défendre que l'on marque des buts.

    Les 35 heures n'étaient et ne sont pas la bonne solution. Ils sont trop inadaptés à l'économie moderne, celle-ci réclame plutôt de la souplesse et de la réactivité, les tâches les plus régulières et les plus répétitives sont de plus en plus automatisées.

    Grâce à la fantastique mécanisation du travail, il est temps de pouvoir décréter la fin du travail obligatoire. Je sais que je suis totalement à contretemps de la pensée ambiante, qui glorifie et sanctifie le travail, mais cette pensée d'époque est à la fois un contresens historique au niveau collectif et juste une grosse crispation devant un gros changement inéluctable. Le gros changement inéluctable est le fait qu'il y aura de moins en moins du travail pour tout le monde, mécanisations et limites de la croissance obligent.

    La fin du travail obligatoire est à portée de main. Elle passe par la reconnaissance du chômage structurel et l'institution d'un plancher économique solide pour tous ceux qui ne travaillent pas. Une véritable éradication de la misère, au moins sur le territoire français, dans un premier temps.

    Il faut juste faire en sorte que le travail obtenu, aussi petit soit-il, permette de gagner plus que ce plancher économique garanti. Les citoyens auront toujours envie de gagner plus en travaillant.

    Et j'ai fait mes calculs, le coût fiscal n'est pas si important. En France, 72 milliards d'euros l'an pour 10 millions de personnes, soit environ un vingtième du PIB national, sachant qu'il existe déjà des prestations pour les plus démunis.

  • Non au capitalisme, oui au libéralisme

    Pour refonder la gauche, je propose un double virage.

    Dire oui au libéralisme, pas le néolibéralisme sauvage de la mondialisation mais un libéralisme classique, qui reconnaît l'efficacité de la concurrence et qui est prêt à tourner la page du fonctionnariat.

    Dire non au capitalisme, c'est-à-dire refuser la mainmise sur l'économie des capitalistes, mais encore accepter de dire oui à l'autogestion des entreprises, et de façon plus pragmatique qu'idéologique.

    Les deux virages sont trop serrés ? Peut-être mais prendre un seul de ces deux virages nous fera perdre l'équilibre.

    Iconoclaste ? Oui, ce qui est plutôt bon signe pour pouvoir refonder la gauche.