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le travail en question

A une époque où les progrès de la mécanisation et de l'informatisation sont énormes et encore à venir, il va semble-t-il être difficile d'être lucide sur les conséquences de cette révolution qui est loin d'être terminée. La conséquence première est la croissance inéluctable de la pénurie d'offre sur le marché du travail.

Face à ce nouvel état, il est socialement dangereux de vouloir privilégier ceux qui ont un travail aux dépends de ceux qui n'ont pas de travail. Veut-on continuer à exclure ces derniers, qui seront de plus en plus nombreux ?

Une autre attitude, beaucoup plus collective et solidaire, consiste à assurer à ceux qui n'ont ni revenu ni travail un plancher économique solide, véritable progrès social. Le programme socialiste s'est trompé en voulant privilégier le SMIC et non le RMI. C'est le RMI qu'il faut consolider. Et faire en sorte bien sûr que ce RMI n'entrave pas, par sa rigidité, le retour au travail de ceux qui en bénéficient .

Un plancher économique solide est tout-à-fait réalisable dans un pays développé comme la France. A raison de 600 euros par mois, le coût est de 72 milliards d'euros annuel pour une population concernée de 10 millions de personnes. Ce qui ne représente finalement que 5 % de la richesse nationale créée chaque année en France. Pas de quoi prendre peur sur le coût de cette solidarité. Car la deuxième conséquence de la révolution de la mécanisation, c'est le dévelopement considérable des richesses qui a eu lieu dans les pays démocratiques en quelques dizaines d'années.

Le problème du partage de ces richesses est donc toujours d'actualité. Une gauche refondée doit d'abord être solidaire avec ceux qui n'ont pas la chance d'avoir un emploi. Et arrêter de promettre l'impossibe suppression du chômage.

Et arrêtons de croire que ce plancher économique va enlever tout envie de travailler au plus grand nombre. Un travail rémunéré permettant de dépasser un plancher à 600 euros par mois sera toujours le bienvenu.

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