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  • La domination du capitalisme

    Commençons par définir le système capitaliste. Proposons une définition simple. Le capitalisme institue deux principes, le droit à un revenu pour les capitaux investis et le pouvoir dans les entreprises pour les apporteurs de capitaux.

    La primauté du capital financier sur l’économie qu’institue le capitalisme est aussi étroitement associée, mais sans s’y confondre, avec la révolution de la mécanisation du travail. Toujours plus de machines pour produire nécessite toujours plus d’investissements, donc plus de capitaux. En accroissant ses richesses par ses revenus du capital, le capitaliste est à la recherche permanente de nouveaux investissements, ce que sont justement les nouvelles machines, la boucle est bouclée.

    Le système capitaliste est aujourd’hui au sommet de sa forme. Il rayonne et domine en ce début de 21ème siècle. La croissance mondiale est là, les profits sont en hausse, tout va bien pour lui. Surtout, pratiquement personne de sérieux ne conteste son emprise, le capitalisme est devenu pour presque tout le monde aussi naturel et indispensable que l’oxygène. Foutaises bien sûr ! Il faut dire que le capitalisme a été débarrassé du communisme, son concurrent malheureux du 20ème siècle.

    Le communisme a été le seul à avoir réellement contesté le capitalisme. Obtenue principalement sur le terrain de l’économie, la victoire du capitalisme est sans appel. Les citoyens et la plupart des dirigeants des pays communistes ont littéralement laissé tomber le système communiste, trop inefficace. Le capitalisme a montré sa capacité à créer beaucoup plus de richesses que son concurrent, fussent-elles très inégalement réparties. L’ex-URSS, les pays de l’Est de l’Europe, la Chine, ils ont presque tous pris le virage capitaliste. 1989, date de la chute du Mur, signal et symbole, c’était hier. Il reste encore la Corée du Nord, Cuba et quelques autres à refuser les règles capitalistes. Pour combien de temps ? Revenons sur le communisme. Il n’a pas été seulement en rupture avec le capitalisme, il a aussi nié la liberté économique, le libéralisme et ses règles de concurrence. Hormis le contexte, qui explique toujours, cette négation n’était ni automatique ni indispensable, je la vois comme la véritable cause de son échec. Le communisme a encore nié la démocratie et la liberté d’expression. Le plus étonnant est son succès idéologique pendant plus d’un demi siècle. La raison de ce succès est, je le crois, à porter au crédit de son rejet du capitalisme, rejet souhaité par la plupart, rejet aujourd’hui enfoui, caché, nié, inconscient mais bien réel. L’échec du communisme a été une victoire et une aubaine pour le capitalisme, l’échec de l’expérience communiste renforce l’idéologie capitaliste. Aujourd’hui, il n’y a plus de concurrence. Merci tonton Marx, merci Lénine, merci Staline, … Mais cette victoire idéologique contre le communisme est déjà de l’histoire ancienne. Si le Mur de Berlin est tombé en 1989, le système communiste faisait de moins en moins illusion pour beaucoup de monde depuis longtemps.

    Au-delà de l’échec du communisme, la vrai nouveauté et la véritable victoire du capitalisme réside dans l’actuelle mondialisation. Celle-ci lui permet de battre enfin en brèche les politiques sociales de redistribution des nations démocratiques. Quelle éclatante revanche pour les capitalistes sur tous ces sociaux-démocrates qui avaient réussi à leur imposer, à eux les patrons, au fil des années et dans des cadres nationaux, tant de charges et de contraintes ! « Nous aidons les Chinois à s’en sortir en leur donnant du travail. » Quelle formidable hypocrisie, quelle victoire ! A la différence de la politique, l’économie a su saisir la dimension internationale de notre époque. Là, précisément, réside sa victoire. En comparant l’efficacité des multinationales avec des institutions politiques supranationales comme l’ONU ou l’Europe, il apparaît un décalage énorme, un gap pour parler anglais, il n’y a pas photo pour la jouer visuel. Aujourd’hui, l’économie est mondiale, Internet et l’ouverture de la Chine ont accéléré le processus, même avec des distances physiques et des différences culturelles qui restent et resteront des obstacles. L’économie mondiale est devenue une réalité. La France exporte déjà environ la moitié de sa production et importe la moitié de sa consommation. A l’inverse, le fait politique est resté national. La mise en place de politiques supranationales rencontre d’énormes difficultés. Si l’Union Européenne en est une illustration, l’ONU en est la caricature. Le point essentiel est que cette différence d’échelle – économie mondiale versus politique nationale – provoque un bouleversement décisif dans les rapports entre l’économie et la politique. L’économie devient dominante et la politique dominée. Par sa dimension internationale, l’économie peut manipuler les nations, les mettre en concurrence, les asservir. Or l’économie, aujourd’hui, c’est le système capitaliste.

     

    Nous avons déjà souligné qu’avec l’irrésistible mécanisation du travail, le chômage a tendance à se développer. Pour lutter contre le chômage, il faut que les nations attirent les entreprises, donc les investisseurs, c’est-à-dire les capitalistes. Avec le chômage, le politique dépend donc du capitaliste. La fiscalité du pays est pour celui-ci un critère financier essentiel. Il va de toute évidence privilégier les lieux où la fiscalité est la moins contraignante. Une main d’œuvre docile, bon marché et flexible sont d’autres critères de « succès ». Cette liberté nouvelle du capitaliste est décisive dans ses rapports avec les Etats nationaux. C’est une arme maîtresse, qui est en train de faire mouche. Que devient un régime politique qui va devoir en permanence baisser sa garde fiscale et sociale pour lutter contre le chômage ? Il va s’affaiblir et perdre pied à pied sa liberté d’action. C’est la démocratie qui est menacée. Avec le capitalisme mondial, la course au moins disant social est lancée. Sauve qui peut ! Le paradis pour les capitalistes et l’enfer pour les autres. Une fois qu’on a compris çà, en France et en Europe en particulier, on fait quoi ?

     

    On fait comme si rien de spécial ne se passait ?

     

    On collabore ou on résiste ? Est-ce binaire ?  
  • L'irrésistible mécanisation du travail

    La mécanisation du travail est une énorme révolution dont nous n’en avons pas encore pris la vrai mesure. Elle nous submerge, tsunami comme on dit maintenant, plus long et plus lent mais tellement plus fort et violent à l’échelle de l’Histoire. Le chômage en est la principale manifestation, à égalité avec l’augmentation des richesses et les menaces pour notre environnement. Mécanisation, informatisation, robotisation, il est temps de parler des vrais causes du chômage. Pas pour les détester mais pour les constater. Tous ceux qui promettent des recettes miracles pour supprimer le chômage sont démagogues ou à côté de leurs pompes, le chômage devient chronique et irréductible, à moins de revenir techniquement en arrière ou de supprimer une bonne partie de l’humanité de la planète. Un ange passe. Démarrée il y a environ trois siècles en Europe, cette révolution du travail est encore largement en cours, sa pente de croissance est sans doute la plus forte que nous ayons jamais connue. Les robots et l’informatique ont des perspectives de développement extraordinaires. Les progrès fulgurants à l’échelle de l’humanité de nombreux domaines, comme l’informatique, les télécommunications et le traitement de la matière, bouleversent en profondeur nos civilisations actuelles.

     

     

     

    Si on le voulait vraiment, si le travail nous était réellement insupportable, c’est juste une hypothèse, nous pourrions envisager collectivement de réduire le temps de travail à pas grand chose. Nous pourrions nous concentrer sur une automatisation la plus complète possible de la machine économique, pour ensuite nous contenter de l’améliorer, la peaufiner, l’entretenir. Cette réalité-là n’est pas si lointaine, la science-fiction est en train de nous rattraper. Oui, les robots arrivent. On a tout pour réaliser des robots qui permettent de nous débarrasser d’un maximum du travail encore à faire pour faire tourner l’économie. Je parle de la France et de l’Europe, mais c’est aussi à la portée des autres. Problème ! Notre logiciel interne est en train de boguer, zéro travail est considéré comme zéro revenu, nous réduisons continuellement le travail humain, de moins en moins efficace en comparaison des machines. Mais alors, comment on va gagner de l’argent si on perd notre travail ? Bug, pour tous ceux qui n’ont que leur travail pour vivre. A l’époque de Marx, on les appelait les prolétaires. La croissance nécessaire pour compenser la baisse tendancielle de l’offre de travail humain devra être trop forte pour être crédible, dans un monde déjà saturé de gaspillage des ressources naturelles et de pollutions nuisibles et dangereuses pour l’humanité.

     

     

     

    Agriculture, nous avons besoin d’une seule personne quand il nous en fallait vingt. Comme la moitié de l’humanité commence à peine sa révolution agricole, le potentiel chômage dans ce domaine est encore gigantesque. Informatique, si vous étudiez la fabrication d’un ordinateur vous serez étonné par la rareté du travail humain. Le développement des logiciels va aussi finir par être affecté par la tendance à l’automatisation. L’informatique devient pourtant le pivot de beaucoup de choses, à la maison comme dans les entreprises, c’est l’ordinateur qui a vocation à piloter les machines et les robots. L’industrie en général ne cesse de s’automatiser, le domaine des services n’est pas épargné, le travail administratif est déjà bien informatisé, le commerce électronique se développe et l’automatisation des télécommunications est presque totale, par définition. Les potentialités de la mécanisation à vingt, trente ou cent ans sont encore très élevées.

     

     

     

    Au niveau mondial, le chômage est en train de passer à la vitesse supérieure. La mécanisation agricole, qui a privé de travail à la campagne plus de 90 % de la population active dans les pays occidentaux, démarre seulement dans les deux pays les plus peuplés de la planète, la Chine et l’Inde. En Inde, la population des villes ne représente encore que 25 % de la population totale. Au travail, les machines ont tendance à remplacer les êtres humains. Mais il est encore possible de travailler pour les plus motivés et les mieux formés. D’énormes différences existent entre les nations mais la constante globale de changement est bien en place, les machines ont tendance à remplacer les êtres humains. Nous sommes tellement angoissés par le chômage que nous ne voulons pas accepter cette tendance irrésistible, cette réalité. Vous avez peur ? Vous préférez mettre votre tête dans le sac ou dans le sable et gémir sur l’incompétence des politiques ?

     

     

     

    Peut-on s’en sortir par la croissance ? La croissance forte pour freiner et faire régresser le chômage ? Le pari est insensé, il est pourtant partagé par presque toute l’élite politique et intellectuelle actuelle. La croissance ne s’est jamais décrétée, elle a toujours été un état fragile et précaire, un peu comme le bonheur pour un être humain, même si des facteurs favorables et défavorables existent. La réalité est beaucoup plus cyclique et chaotique, de nombreux politiques affirment encore le contraire mais sont-ils toujours crédibles ?

     

     

     

    Pour s’en sortir, il faut commencer par accepter le chômage, et aussi le « travailler moins ». Les speedés du travail nous emmènent droit dans le mur, ils comptent s’en sortir eux-mêmes en terminant capitalistes mais que comptent-ils faire des autres, ceux qui n’amassent pas leur petit butin de guerre ? Les speedés du travail sont des gens géniaux quand ils acceptent de partager. Cela va leur coûter cher ? Oui, et de plus en plus sans doute, mais moins qu’ils le croient, on va donner des chiffres. Ils doivent accepter de partager, par solidarité, par sens de la collectivité, par admiration pour la machine économique, par souci de la paix sociale et par plaisir. Faisons en sorte qu’ils soient les plus riches malgré tout, et les plus reconnus d’utilité sociale. Amoureux du travail, si vous voulez qu’on vous laisse libre et tranquille, acceptez la solidarité, toute la solidarité.

     

     

     

    Mais j’anticipe, revenons à la technologie et à la mécanisation du travail. Celles-ci ne provoquent pas que du chômage. Elles ont aussi généré un développement considérable des richesses matérielles : avions, voitures, trains, nourriture riche et variée, électricité, soins et hygiène, équipements de la maison, jouets à profusion, informations, connaissances, loisirs et peut-être surtout temps libre. Les comparaisons historiques sont sans appel. Ces richesses sont encore très mal partagées mais richesses tout de même. Il n’y a pas que des mauvaises nouvelles. Le développement des richesses continue donc son histoire, la Chine et l’Inde sont en train de décoller, les pays de l’ancien bloc communiste russe essayent aussi de rattraper leur retard, les Etats-Unis et l’Europe font de leur mieux pour continuer leur croissance, mais l’Europe peine sérieusement, on va voir pourquoi. L’Amérique latine se cherche mais progresse, seuls l’Afrique et le Moyen-Orient n’arrivent vraiment pas à développer leur économie et la machine à richesses, empêtrés dans des guerres postcoloniales, néocoloniales et tribales catastrophiques.

     

     

     

    Cette richesse produite s’est aussi faite au dépend de notre environnement naturel. Il existe une exigence écologique nouvelle qui s’oppose à cette profusion de richesses. Les matières premières et les énergies fossiles sont limitées, pétrole en tête, l’effet de serre et le trou dans la couche d’ozone nous menacent, nous faisons face à des violences climatiques inhabituelles et enfin la poubellisation de la planète est une réalité. La plupart des experts tirent la sonnette d’alarme, nous devons trouver un modèle de croissance qui sache économiser les ressources naturelles pour les rendre durables. L’enjeu est énorme. Le comportement du gouvernement des Etats-Unis dans ce domaine est choquant. Pourquoi refusent-ils de signer l’accord minimal de Kyoto ? Il faut le dire, ce sont les pays les plus riches qui gaspillent et polluent le plus, directement ou directement, les Etats-Unis en tête.

     

     

     

    Avec cette fantastique révolution en cours de la mécanisation du travail, nous héritons donc à la fois d’un pouvoir extraordinaire de création de richesses et de l’explosion tout aussi étonnante d’une pénurie structurelle de la demande de travail humain, le tout couronné par un vrai problème de développement durable. L’équation historique est posée.

     

     

  • La nouvelle donne économique

    Le monde change, l’économie impose son tempo, la technologie aussi, le capital tient toujours les rênes, et si le social a progressé, surtout en France et en Europe, la tendance s’est inversée avec la mondialisation. Développement de la mécanisation du travail et limites écologiques, la raréfaction résultante du marché du travail pose le vrai problème. Quand le moins disant social devient la clé principale pour sortir localement d’un chômage de masse, il est temps que la politique s’en mêle, et trace des voies nouvelles qui soient acceptables pour la majorité.

     

  • introduction au plan B

    Si la solidarité est au cœur de ce projet politique, Plan B a la particularité d’être anticapitaliste et libéral. Dans le sac de nœuds politique actuel, cette double option n’existe pas, les deux termes, anticapitaliste et libéral, sont jugés incompatibles et de proximité incongrue. Le jugement est erroné, je veux vous le démontrer. Je ne suis pas du tout satisfait du niveau politique de tout ce que je connais, élites comprises. Il y a mieux à faire. Voici donc mes propositions. Elles sont souvent radicales.

     

     

    Quel est mon objectif ? Donner un vrai projet et une nouvelle crédibilité à la gauche. Il y a du travail. Le communisme est mort et la social-démocratie actuelle est en train de mourir, sous les coups répétés du capitalisme et du néolibéralisme. Je vais tenter de vous le démontrer. La social-démocratie n’arrivera plus à corriger les déséquilibres fondamentaux, le budget de l’Etat est dans le mur, la concurrence internationale fait la chasse aux impôts et aux protections sociales, le tout dans un contexte de lutte désespérée contre le chômage. « Tu veux des emplois ? Donne-moi du moins disant social ». Voilà le discours capitaliste d’aujourd’hui, imparable et désespérant. Les sociaux-démocrates cherchent à résister, c’est bien, à maintenir la flamme et à atténuer les souffrances, solidarité toute. Mais tant qu’ils ne voudront pas toucher au système capitaliste lui-même, je pense qu’ils seront condamnés à subir cette loi. Avec le chômage actuel, les entreprises sont en position de force vis-à-vis des politiques. « Tu veux des emplois ? Donne-moi du moins disant social ». Mais les capitalistes ne sont pas complètement idiots, ils le disent mieux : « il faut réformer la France et son système de protection sociale », « soyons réalistes, la mondialisation est une réalité, adaptons-nous », « supprimons les rigidités qui nous condamnent », etc… Bien sûr, ils n’ont pas tort. A quand les étapes suivantes de la flambée de nos banlieues ? Je suis politiquement à gauche car je vois l’égalité aujourd’hui plus menacée que la liberté. J’aimerai en quelque sorte ressusciter la gauche, que je vois intellectuellement morte, grâce à un projet radical et futuriste.

     

     

    Le communisme est mort. Le deuil n’est pas encore terminé. La social-démocratie actuelle est en train de mourir, par faillite et perte de crédibilité. Où est la suite pour la gauche ? Où est le fameux plan B pour l’Europe ? Rappelez-vous, le débat sur l’existence ou non d’un plan B au moment du référendum européen de 2005, quand les oui ont accusé les non, qui ne voulaient pas du traité européen, de ne pas avoir de plan de rechange dans le cas d’un non au référendum. Où est le plan B ? Combien de temps va-t-il falloir attendre avant de voir un plan B capable de mobiliser ? On ne peut pas uniquement dire non sans rien proposer à la place. Les français ont été les premiers à dire non au nouveau traité européen, la parole pour le plan B est à la France. Silence, étonnant silence. Je saisis l’occasion de prendre la parole puisque j’ai un plan B, cet essai est un plan B. Je le propose pour la France, pour l’Europe, et pour toute la planète. Et vive la multiplication des plans B, que le meilleur gagne, la démocratie se doit de faire gagner le meilleur plan B.

     

     

    La politique est, paraît-il, l’art de vivre ensemble. Cet art est menacé sur notre planète. L’égalité et l’universalité sont à la baisse, la démocratie et la liberté peinent. Beaucoup de choses sont en hausse, quelques bonnes choses mais beaucoup de moins bonnes : le capital, les richesses, la mondialisation, la mécanisation, le chômage, les inégalités, les insécurités et les menaces sur l’environnement. Retenez les quatre derniers points. Ils sont inquiétants. Ce sont des facteurs de guerres, à l’ère de l’arme atomique et des bombes sales à la portée de tous. Le système est dans un état qui devient critique, pathologique. Il faut l’opérer, le remodeler, le rendre utile, efficace et protecteur. Les fausses synthèses et les fausses ruptures vont nous tuer, innovons.

     

     

    Plan B anticapitaliste et libéral en quelques mots : anticapitaliste, libéral, autogestionnaire, en faveur de douanes filtrantes d’essence libérale, pour la remise en cause du statut des fonctionnaires, pour une solidarité effective et efficace, pour l’accession automatique à la propriété de tous, pour un marathon télévisuel de la démocratie, pour beaucoup d’ovnis politiques.

     

     

    Appuyons-nous sur les fondamentaux de la république : la liberté, l’égalité et la fraternité. Ces trois mots fonctionnent toujours, gardons-les. Mais ils sentent encore le souffre, la devise est restée révolutionnaire. La liberté ? Elle est bien sûr indispensable, c’est notre oxygène, et elle est tellement française, qu’elle le reste. L’égalité ? Aujourd’hui la vrai question, celle sans doute qui va déclencher notre prochaine révolution. La fraternité ? Elle est d’abord une conséquence directe du respect de la liberté et de l’égalité. Etre de gauche ne doit pas nous amener à être sectaire et liberticide, la récente défaite du communisme doit nous servir de leçon. L’égalité sans la liberté est une impasse, une absurdité, une connerie.

     

     

    Nous avons à faire une révolution sans violence, sans armes de guerre, sans couteaux ni pistolets, sans bombes, ni chars, ni missiles, ni poisons, seulement des citoyens, des mots, des chiffres, de la démocratie et des ordinateurs. Je propose de virer le pouvoir capitaliste. Virons le capitalisme pour sauver la solidarité, mais gardons bien au chaud le vrai moteur économique qu’est la concurrence, remplaçons le capitalisme par l’autogestion et l’accession automatique à la propriété de tous. Et développons la démocratie, elle est notre flambeau.

     

     

    Les solutions proposées ici s’appuient sur quatre piliers fondateurs : la solidarité, la concurrence, l’autogestion et la démocratie. En réussissant à faire de bonnes choses dans ces quatre domaines, nous aurons, je l’espère, atteint l’essentiel de l’objectif politique du bien vivre ensemble.

     

     

    D’abord la solidarité. C’est là que la blessure se creuse et va continuer à se creuser, même si la France et l’Europe ne sont pas les plus mal lotis. Le capitalisme néolibéral en cours est une machine à détruire les solidarités. Vous voulez des emplois ? Baissez vos solidarités, acceptez les précarités. Et vous, que pensez-vous de la solidarité ? Vous en voulez plus, moins, ou ni plus ni moins ? J’en propose plus, à contre-courant de l’actuel vent capitaliste néolibéral, par plaisir, par volonté, par manque. Avec des mesures radicales pour arrêter et renverser la tendance actuelle. La suppression des pouvoirs capitalistes, la construction de l’autogestion. La construction d’une sécurité économique et d’une formation pour tous. Des impôts sur les machines plutôt que sur les revenus du travail. Tout le monde propriétaire de son logement. Idées utopiques ? L’utopie, en tant que rêve irréalisable, consiste plutôt à croire que la social-démocratie actuelle est pérenne et que le vent de la mondialisation néolibérale nous amène ailleurs que dans le fossé ou dans le mur. Pourquoi vouloir se débarrasser du pouvoir capitaliste ? Parce que le capitalisme est trop dangereux et injuste, et parce que le capitalisme est remplaçable. Nous allons développer ce point de vue. La France et l’Europe ont vocation à se mettre du côté de la solidarité, pour conserver leurs actuelles identités. Les pays européens sont les plus solidaires de la planète, la France, la Suède, l’Allemagne et quelques autres. La France est en première ligne, ses prélèvements obligatoires sont parmi les plus importants de la planète. En première ligne comme en 1939 avec Hitler, même si cette comparaison a ses limites, du moins je l’espère. Face à cette mondialisation capitaliste et néolibérale, allons-nous choisir la collaboration ou la résistance ? Nous devons proposer autre chose ou nous plier, vaincu à coup sûr. La France et l’Europe peuvent et doivent tracer une voie nouvelle et convaincante. Nous sommes dans la ligne de mire de la chasse actuelle aux mesures sociales, nous devons agir, la solidarité est en danger, les solutions existent.

     

     

     

    Ensuite la concurrence. Elle est bénéfique à la machine économique, la machine à « richesses ». La concurrence a fait ses preuves, elle respecte les principes de liberté et de réalité, elle est efficace. Je propose de développer la flexibilité du travail et de supprimer l’emploi à vie pour tout nouveau fonctionnaire. Arrêtons de tirer comme des idiots sur le libéralisme et la liberté du marché, celle-ci est le système économique le moins pire de tous, comme l’est la démocratie sur le plan politique. Nous permettrons aux richesses de se développer en ayant des entreprises compétitives. Le communisme est mort de son refus de la concurrence, de sa fuite devant cette réalité et cette liberté, et de son impasse sur la démocratie et les libertés. A défaut d’être capitalistes, soyons libéraux, prenons au capitalisme ce qui est sa meilleure arme depuis toujours. La solidarité, l’autogestion et la démocratie passeront toujours pour des voeux pieux ridicules si nous persévérons dans une utopie gauchiste anti-libérale. Vive la concurrence et vive le libéralisme ! Mais pas n’importe quelle concurrence, pas le néolibéralisme, une concurrence non faussée, organisée, surveillée. Une concurrence qui rétablit les douanes pour corriger les inégalités de prélèvements obligatoires des entreprises et des travailleurs au niveau international. Une concurrence qui se refuse à l’actuelle course mondiale au moins disant social. Et pas la religion de la concurrence non plus, il peut être plus pertinent de s’en passer dans certains domaines, dans le cas où un monopole se révèle plus efficace ou stratégique pour notre indépendance. Et certains services publics peuvent être en concurrence, comme je le propose pour les banques.

     

     

     

    L’autogestion ? Comme nous avons choisi de virer le capitalisme en supprimant les pouvoirs du capital, nous devons en assumer les conséquences. Nos entreprises peuvent-elles fonctionner sans capitalistes ? Des exemples convaincants de coopératives et d’associations existent. Les salariés le souhaitent ? Pas vraiment. Mais si nous voulons dépasser le capitalisme, il faut en assumer les conséquences au niveau de la gestion des entreprises. Et apportons en soutien un service public bancaire fort. En 1968, les intellectuels autogestionnaires manquaient de compétences économiques pour être sérieux et crédibles dans leurs expériences. Prenons enfin au sérieux l’autogestion. Il existe déjà un secteur économique important qui n’obéit pas au capitalisme mais à des règles d’autogestion, les coopératives et les associations. En remplaçant le capitalisme par l’autogestion, nous allons priver les citoyens salariés de leur bouc émissaire préféré - le patron - la difficulté principale est là. Les citoyens travailleurs sont de plus en plus instruits, nous avons là une tendance positive lourde du siècle passé, les citoyens sont maintenant potentiellement capables de choisir leur patron. Vous êtes capable de choisir votre patron au moins autant que vos hommes politiques. La difficulté réside dans la nouveauté du système. Votre intelligence concrète bute sur un vide, une terra incognita. Nous serions capables de choisir un homme politique mais pas notre patron ? Foutaises. L’autogestion peut et va devenir notre nouvel oxygène. Le capitalisme est déjà d’un autre temps, à dépasser de toute urgence, pour éviter le pire qui est devant nous, il est à classer au plus vite dans nos livres d’histoire.

     

     

     

    La démocratie ? Elle va être notre drapeau, elle est une arme essentielle de notre combat politique, et elle est fragile. Si nous avons plus d’expérience démocratique qu’autogestionnaire, nous sommes encore loin du compte. La démocratie n’est pas invulnérable, elle peut très bien disparaître si on ne prend pas soin d’elle. Des citoyens toujours trop mal informés, une économie envahissante qui génère du chômage et qui impose toujours moins d’impôts, une complexité qui peut remettre en cause les fondements de la démocratie, et des partis politiques en place qui monopolisent le débat et les fauteuils d’élus. La corruption ? Peut-être moins qu’ailleurs, mais quand même, toujours bien présente. Des médias qui peinent à progresser en matière d’information des citoyens. Une Europe le cul entre deux chaises, entre la volonté des nations et la volonté d’une fédération de nations, une Europe complexe, opaque, à impuissance politique notoire, avec une démocratie éclatée et sans réelle capacité d’action. Il y a du pain sur la planche pour améliorer la  démocratie, tant française qu’européenne ou mondiale. Ne comptons pas sur l’ONU pour relever le niveau. Avec des droits de veto et un Conseil de sécurité illégitimes, incluant une Chine qui refuse toujours la démocratie et une Russie qui se moque de sa propre démocratie, toujours en couveuse, une ONU encore avec un droit de vote égal quelque soit le régime politique - tyrannie ou démocratie - et la taille de la population. La gouvernance mondiale a encore une feuille blanche devant elle. Les Etats-Unis ? Sont-ils sincères quand ils prétendent vouloir exporter la démocratie en Irak ou ailleurs ? Pourquoi ce drapeau-là n’a-t-il pas été la raison affichée de l’invasion de l’Irak, plutôt que la question des armes de destruction massives, qui n’existaient pas et sur lesquelles le gouvernement des Etats-Unis a menti ? La France et l’Europe n’ont rien à attendre de l’extérieur en matière de démocratie. C’est à nous, français et européens, de prendre le drapeau et de montrer l’exemple.