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mondialisation - Page 2

  • Le déséquilibre de la mondialisation

    La mondialisation politique. L’avènement d'une économie mondialisée sans une politique mondialisée crée une prise de pouvoir des acteurs économiques dominants aux dépens des acteurs politiques.

    Ne l’acceptons pas. Le collectif est en danger. Il est temps de prendre au sérieux la politique.

    Réduisons le déficit politique de la mondialisation en freinant son volet économique et en accélérant son volet politique.


  • Egalibre, projet politique

    Egalibre est un projet politique, pour notre petite France et pour la planète Terre. Il est temps de faire bouger les lignes, de faire des propositions radicales. La société évolue trop vite pour imaginer un avenir à l’inertie des schémas politiques en cours. Le retour du progrès politique devient une nécessité. Il reste à être plus prudent et plus intelligent que par le passé. Ne cherchez pas une affiliation quelconque dans ce projet. Il n’y en a pas, ou très éloignée des jeux politiques actuels de tous bords. Le nom donné, Egalibre, exprime une volonté d’union et d’équilibre entre l’égalité et la liberté. Pour ne pas piétiner l’égalité au nom de la liberté, et pour ne pas piétiner la liberté au nom de l’égalité. A la recherche du collectif intelligent. Face à une concurrence politique anémiée, Egalibre veut vous proposer un grand bol d’air et une belle lumière. Respirez.

    Depuis quelques siècles, les progrès scientifiques et économiques ont été et sont extraordinaires. Seul le progrès politique n’a pas été et n’est pas à la hauteur. La plupart des problèmes majeurs que nous subissons et que nous ne parvenons pas à maîtriser sont aujourd’hui de l’ordre du politique. Inégalités sociales trop fortes, misère des plus pauvres, manque d’éducation, guerres et terrorisme, liberté d’expression bafouée ou inexistante, pollutions diverses et dangereuses, gaspillage des ressources naturelles, le bilan politique de notre planète est accablant. Si nous nous investissons avec intelligence et ouverture d’esprit dans le domaine de la politique, comme nous avons déjà su le faire dans la science, la technologie et l’économie, nous sommes peut-être capables de résoudre ces problèmes. Nous devons développer la seule modernité qui nous manque encore, la modernité politique. C’est un chaînon manquant.

    Le progrès politique a pourtant déjà commencé. Nous avons développé la démocratie, la vraie, celle qui refuse l’esclavage, celle qui s’appuie sur les valeurs de liberté et d’égalité. Les personnes qui vivent dans les nations les plus démocratiques sont souvent plus libres et plus respectées qu’ailleurs. La voie est bonne, les progrès sont tangibles. Mais le potentiel de la démocratie est encore devant nous, inexploité, immense. Aujourd’hui, les nations ont un niveau démocratique faible, ou illusoire, ou inexistant. L’immaturité politique reste la règle. Il suffit de regarder nos élections pour le comprendre. Les platitudes et les bonnes intentions l’emportent encore haut la main sur les propositions concrètes, fortes et financées. Positivons, les marges de progression sont énormes.

    Nous ne progresserons pas en politique en cherchant seulement à répondre aux attentes exprimées par l’opinion. Nous n’avons pas inventé Internet en réponse à une étude de marché. Nous n’avons jamais rien inventé de cette manière. Face à l’actuel marketing politique de la demande, il faut affirmer un marketing politique de l’offre. Autrement dit, plutôt que de prendre en permanence le pouls de nos états d’âme, réfléchissons un peu sérieusement aux mécanismes de la société si nous voulons les renouveler de façon significative. Arrêtons les blablas et les cris du cœur et faisons marcher nos neurones, en ingénieurs, en créateurs, en adultes.

    La mondialisation. Nos économies se mondialisent, pas nos politiques. La conséquence principale est une prise de pouvoir des acteurs économiques aux dépens des acteurs politiques. Quand vous défendez des mesures sociales ou écologiques, vous pouvez vous condamner à perdre des emplois. Les entreprises peuvent souvent s’installer ailleurs, là où les réglementations sociales et environnementales sont les plus faibles. La politique devient alors un exercice impossible. Beaucoup veulent croire que ce mouvement est très temporaire, que les dictatures vont se transformer en démocraties par la grâce de l’économie de marché. Ils se trompent et nous trompent. Pour arrêter cette course suicidaire au moins disant social et environnemental, nous devons refuser une mondialisation économique qui ne s’accompagne pas d’une mondialisation politique de même niveau. Donnons-nous deux objectifs simultanés et complémentaires : le ralentissement de la mondialisation économique et l’accélération de la mondialisation politique. Pour atteindre ces objectifs, la France doit sortir de l’Union européenne. Dans un même élan, elle doit proposer à ses partenaires la création d’une nouvelle Union, l’Union des nations démocratiques, instruite des succès et des échecs de l’Union européenne, vaccinée contre les exigences suicidaires du néolibéralisme, et ouverte à toutes les nations respectant une charte démocratique de qualité. La démocratie est le seul drapeau valable pour créer une dynamique politique mondiale.

    La démocratie, justement. Même dans nos pays occidentaux, elle est encore faible et fragile. Elle n’est pas assez prise au sérieux. Les élus et les hauts fonctionnaires ont tendance à capter les pouvoirs, par une complexité cultivée à dessein et par une absence d’information et de pédagogie réalisées en direction des citoyens. Imaginez une entreprise dans laquelle les actionnaires n’auraient pas les moyens d’étudier et de vérifier les comptes et seraient en permanence manipulés par la bonne mine et les bonnes paroles des dirigeants qu’ils nomment. Beaucoup pensent que cette situation est le propre des démocraties, et que le fameux citoyen de base est dans les faits un abruti, ou un enfant, qui ne demande qu’à se réfugier dans les jupes d’une mère ou dans les bras d’un père. Egalibre prend au sérieux la démocratie. L’immaturité politique est l’ennemi. Simplifier les lois et les budgets et informer au mieux les citoyens devient la règle, le fil rouge permanent, le projet principal, le cœur de la modernité politique.

    Les services publics. Ils sont l’expression de la démocratie. Ils ne vont pas bien. Leur légitimité est contestée, comme leur efficacité. Une meilleure information sur les coûts et les bénéfices qu’ils génèrent est un préalable nécessaire. Nous devons les ausculter plus souvent et plus profondément. Nous devons également analyser objectivement les raisons de leur existence, les alternatives possibles. Nous devons encore les sortir des contraintes dans lesquelles ils se sont enfermés. Le statut de la fonction publique a fait la démonstration de son inefficacité. Il faut en tirer, enfin, les conclusions qui s’imposent. Arrêtons d’embaucher des fonctionnaires. Le droit du travail ne doit-il pas être le même pour tous ? Cette réhabilitation des services publics est nécessaire car nous avons besoin d’eux, plus que jamais. Egalibre propose une forte extension des services publics, en particulier dans les domaines du logement, de la santé et des services bancaires.

    La solidarité. Elle est le coeur de la mission du collectif, de la politique, de la démocratie. Elle peut être à la fois un honneur et un plaisir. Plaisir de l’assistance, de l’entraide, d’offrir une sécurité économique à ceux qui en manquent. Egalibre propose une refonte complète de notre système de solidarité. Le simplifier et le rendre pertinent sont les deux objectifs. Fournir un plancher social qui apporte une sécurité économique à tous et qui éradique enfin la misère des plus démunis. Les multiples révolutions technologiques, passées et en cours, ne permettent plus de garantir un emploi régulier et décent à tous. Il existe une tendance structurelle lourde, révolutionnaire, marque principale de notre époque, qui consiste à remplacer le travail humain par le travail de machines. La solidarité doit aujourd’hui s’adresser en priorité à ceux qui n’ont pas de travail, ou pas assez pour pouvoir vivre correctement. Libérons très largement le marché de l’emploi en déportant le filet de protection économique vers les plus démunis. Avec la construction d’un mécanisme essentiel, permettant à tous ceux qui travaillent, même peu, même pas longtemps, de gagner plus qu’en étant simplement au chômage.

    Le logement. L’inefficacité du marché privé dans le domaine du logement  est devenue une évidence, en particulier pour les plus démunis. Egalibre propose d’instituer un grand service public du logement, avec trois objectifs majeurs. D’abord, fournir un logement décent à tous ceux qui n’en trouvent pas, en autorisant ce service public national à densifier les lieux déjà urbanisés. Ensuite, reprendre la main sur la gestion du marché du logement. La centralisation sera ici une source d’efficacité. Enfin, imposer l’accession automatique à la propriété de tous, en transformant tous les loyers en versements étalés d’accession à la propriété. En refusant toute gratuité, en prenant en charge et en responsabilité les autorisations de construction, en dialogue avec les collectivités, en bénéficiant de recettes obtenues sur la médiation du marché du logement, et enfin en bénéficiant de la part des banques de prêts bancaires à taux zéro, ce révolutionnaire service public du logement peut atteindre ses objectifs sans le moindre prélèvement obligatoire supplémentaire.

    La décentralisation. Décentraliser un certain nombre de dépenses publiques est une très bonne chose. Les collectivités locales sont plus proches des citoyens et elles ont déjà prouvé leur savoir-faire. Mais décentraliser les recettes publiques est une énorme erreur. En laissant le collectivités locales se débrouiller de leurs recettes, vous n’assurez plus la solidarité indispensable entre les communes riches et les communes pauvres, entre les départements riches et pauvres. Cette désertion dans la solidarité est un facteur important de développement de « banlieues » misérables, avec tous les maux que la misère est capable de générer. Egalibre propose une centralisation des recettes des collectivités locales. La répartition des recettes peut alors se faire, en principal, sur des bases démographiques équitables.

    Les services de santé. Pour que tout le monde puisse se soigner à peu près correctement, nous voulons fournir la gratuité des soins. Nous avons déjà un solide système de solidarité dans le domaine de la santé. En France, le collectif dépense chaque année près de 200 milliards d’euros pour répondre à cet objectif. Soit plus de 3 000 euros par personne et par an. Bel effort. Comme nous savons que les progrès de la santé génèrent des dépenses nouvelles mais que le portefeuille de la collectivité n’est pas extensible d’autant, nous devons nous polariser sur la création d’un système qui génère des économies et combat les gaspillages. Pour atteindre cet objectif, Egalibre propose un nouveau service public à la fois réhabilité et étendu. Réhabilité par l’application d’un droit du travail beaucoup plus souple. Et étendu par absorption de la plupart des acteurs privés : établissements de soins et d’analyses, médecins généralistes et spécialistes, pharmacies, recherche et développement sur les nouveaux médicaments et les différents matériels d’analyse et de soins. Supprimer les inconvénients du secteur public, trop englué dans des contrats de travail inefficaces pour l’employeur. Et supprimer les inconvénients du secteur privé, qui pousse naturellement à la consommation, ce qui est l’opposé de notre objectif d’économies. Un service public avec les méthodes du privé, la recherche d’économies se substituant à la recherche du profit.

    L’autogestion. Etendre la démocratie à l’entreprise. Le niveau d’éducation s’est considérablement accru et les moyens d’information ont beaucoup progressé. C’est devenu possible. Donner le pouvoir aux travailleurs et remettre en cause le pouvoir des détenteurs de capitaux nous autorise à remplacer la logique du profit par la logique de l’emploi. L’entreprise peut obéir à la volonté de ceux qui la font vivre. Mais soyons pragmatiques et non égalitaristes. Arrêtons de rêver l’autogestion si nous voulons la pratiquer et l’instituer. Pondérons le droit de vote en fonction du revenu des travailleurs. Valorisons le travail plutôt que le travailleur. Même imparfait, le revenu du travail est le meilleur indicateur à notre disposition. Et pour trouver les fonds nécessaires aux investissements indispensables, transformons en profondeur les services bancaires. Transformer l’épargne en investissement est le cœur de leur métier. Si nous prenons soin de ne pas léser les détenteurs de capitaux, et si nous tenons compte de la valeur apportée par les créateurs d’entreprise, nous avons la possibilité de réussir cette révolution.

    Les services bancaires. Ils sont stratégiques pour notre économie, en particulier si nous choisissons l’autogestion. Egalibre propose de transformer les banques en services publics, pour les mettre enfin au service de l’économie et des citoyens. Les objectifs sont nombreux. Eviter la fuite des capitaux. Interdire l’utilisation des paradis fiscaux. Simplifier et unifier la rémunération de l’épargne. Financer les créations d’entreprise et les investissements des entreprises. Favoriser la concurrence sur les marchés qui en manquent. Favoriser les créations d’emplois. Permettre la mise en œuvre d’une politique économique. Contrôler le bon fonctionnement d’un plancher social dégressif. Apporter au service public du logement les financements nécessaires à taux d’intérêt nul. La liste n’est pas exhaustive. L’efficacité de ce service public est trop stratégique pour lui laisser une forme monopolistique. Egalibre propose d’organiser une concurrence entre plusieurs services publics bancaires. Ceux-ci seront jugés sur leur capacité à ne pas perdre d’argent et sur l’atteinte de leurs objectifs, fixés par la collectivité.

    Si l’autogestion peut devenir le mode d’organisation des entreprises privées, les services publics doivent rester directement contrôlés par l’Etat et les collectivités, car c’est l’ensemble des citoyens qui doit avoir la maîtrise des services publics, démocratie oblige. D’où l’importance de la qualité de l’information des citoyens sur le fonctionnement et les résultats des services publics.

     

    Si vous souhaitez aller plus loin et plus en profondeur dans le pourquoi et le comment de ces idées et de ces propositions politiques, envoyez-moi un message, je vous répondrai.

     

  • Le capitalisme est trop dangereux

    Si le capitalisme est d’abord injuste, aujourd’hui il devient carrément dangereux pour le plus grand nombre. La nouvelle donne économique attribue un pouvoir illimité aux capitalistes. Grâce à la mondialisation, ils imposent maintenant la règle du moins disant social à des démocraties étranglées par le chômage. Ils ont récupéré l’essentiel du pouvoir, ils tiennent la baguette, au moment précis où la raréfaction du travail exige un pouvoir politique indispensable et fort pour pouvoir assurer la survie de tous. La survie de la majorité est menacée par le développement parallèle du chômage et de la perte imposée des solidarités. Si je propose de virer le capitalisme, c’est d’abord par instinct de survie pour cette majorité.

    Quelles sont les autres alternatives possibles ? Etudions deux scénarios de préservation du capitalisme, le scénario mondialiste et le scénario douanier. Le premier est séduisant mais irréaliste, le second est difficile et insuffisant pour contrer le désastre en cours.

    Scénario mondialiste. Accélérer la mondialisation du pouvoir politique, créer un gouvernement mondial avec une social-démocratie à la clé, le rêve. Pour faire contre-pouvoir avec le capitalisme. A observer l’ONU, l’OMC ou encore l’Union Européenne, cette option est dans un futur beaucoup trop lointain. On y viendra un jour, sans doute et je le souhaite vraiment, mais il faudra attendre longtemps, les catastrophes sociales se produiront avant, la démocratie disparaîtra avant, pour cause d’excès de chômeurs. Après cinquante ans de construction, l’Europe est encore un embryon politique et pas forcément viable. Si je souhaite que le mouvement s’accélère, je n’arrive plus à rêver à ce scénario-là.

    Scénario douanier. Et si nous coupions les ailes internationales de l’économie ? Pour revenir à un système économique en phase avec le niveau politique, filtrer les frontières économiques avec une refonte et une renaissance du système douanier, essayer de redonner la primauté au politique en empêchant l’économique d’aller voir ailleurs. Ce scénario est sans doute difficile à mettre en œuvre mais il n’est pas impossible. Je tiens aussi développer cette idée, au nom du droit à une concurrence libre et réellement non faussée, au nom du libéralisme. Faux paradoxe, le néolibéralisme actuel est simplement un mauvais libéralisme. Je suis peut-être le seul à promouvoir les douanes au nom du libéralisme, c’est mon côté martien. Ce retour du douanier suffira-t-il à endiguer la mainmise du capitalisme sur l’économie ? Je ne le crois pas, la puissance de feu du capitalisme est considérable, les capitaux mondialisés si mobiles resteront-ils là où le néolibéralisme sera combattu ? Le scénario douanier est un scénario intéressant mais je crois qu’il aboutit lui aussi à une confrontation avec le capitalisme. En régime capitaliste, quand les capitalistes s’en vont, l’économie se casse la figure, c’est mathématique.

    Résumons. Le scénario mondialiste est irréaliste car trop lent à émerger pour éviter les désastres sociaux, le scénario douanier est intéressant mais il est insuffisant. La véritable issue de secours, je n’en vois pas d’autres, c’est la sortie du capitalisme, à moins d’accepter la fin de la solidarité.

  • La solidarité en question

    La question de la solidarité est simple : Quand une personne naît, a-t-elle le droit de vivre correctement ? Résumons, le travail se fait rare, notre capacité à générer des richesses augmente, les inégalités progressent, la mondialisation nivelle les droits sociaux, on va tout droit, on y est déjà, vers des riches de plus en plus riches et des pauvres de plus en plus pauvres, pour cause de pénurie de travail. Et un couvercle écologique qui doit nous obliger à limiter la croissance. En y réfléchissant bien, l’effet de ciseau est monstrueux. Un ciseau à trois branches : la mécanisation du travail, les limites de la croissance et le règne capitaliste. Sérieux, nous allons nous faire découper en rondelles. Ce ciseau monstrueux est déjà à l’œuvre. Le terrorisme international est à décrypter dans ce sens. Est-ce vraiment un hasard si les pays musulmans sont parmi les plus touchés par le chômage ? Allez vous renseigner sur des évaluations sérieuses des taux de chômage au Maroc, en Egypte, en Irak, en Palestine ou au Pakistan. C’est éloquent, nos soi-disants catastrophiques 10 % de chômage représentent pour eux un paradis lointain. Le problème est en fait idéologique, comment l’Occident peut-il représenter un quelconque idéal quand celui-ci privilégie d’abord le capital, ensuite la méfiance et la loi du plus fort, la démocratie et le racisme en options carotte et bâton ? Tant que l’argent primera la démocratie et la solidarité, on doit s’attendre au pire en matière de terrorisme, la vrai réponse au terrorisme ne peut être qu’idéologique. Ou alors il faut « neutraliser les terroristes », c’est-à-dire tuer ou parquer à terme la moitié de la planète. Est-ce la direction que nous prenons ? Le retour des théories malthusiennes quand c’est trop tard, cela va coûter combien en vies humaines ?

     

     

     

    La question pratique de la solidarité est simple : Va-t-on soutenir économiquement les personnes sans travail et sans revenus ou va-t-on les transformer en nouveaux esclaves ou encore les réduire en cendres ? Solidarité or not solidarité ? That is the question, to be or not to be. Vie, esclavage ou cendres pour les chômeurs envahissants ? Une chose est sûre n’en déplaise, nous avons les moyens collectifs de faire vivre tout le monde, notre capacité à créer des richesses est démontrée et progresse tous les jours, à la condition de limiter la pollution de tous, des plus riches en particulier car les plus polluants. Mais évitons de tomber dans la chasse aux riches, dans le très mauvais jeu de la haine. C’est le jeu de Ben Laden, un alibi parfait pour autoriser les capitalistes à mener une politique de cendres, ils en ont les moyens, les guerres ne peuvent que profiter aux capitalistes, ils ont la force financière et technologique avec eux. Soyons non-violents par conviction et par intérêt. Le résultat concret de Ben Laden, c’est l’armée américaine à Bagdad et à Kaboul. A quand Téhéran ? Côte à côte des armes terribles et des chômeurs, la configuration idéale pour une « politique de cendres » ?

     

     

     

    La prise de conscience de ces enjeux n’est pas achevée. Aujourd’hui, ce sont les fondements de la solidarité qui sont en question, jusqu’où les plus riches sont-ils prêts à jouer le jeu de la solidarité ? Leur refrain sur la mondialisation et les réformes nécessaires nous indiquent clairement leur volonté du moins disant social. Jusqu’où et jusqu’à quand peuvent-ils nous imposer leur volonté ? Par instinct de survie, tous ceux qui n’ont pas pu, ou pas voulu, se vêtir des confortables habits capitalistes vont réagir. La parole est à la démocratie. La régression de la solidarité est plus le fait d’une soumission que d’une fatalité, mais on n’échappera pas à une radicalité dans les solutions.

  • La régression des politiques sociales

    Les capitalistes les moins honorables ont raison de se frotter les mains. Arme de la délocalisation en main, ils peuvent enfin s’attaquer à l’encombrante social-démocratie. Honte à la vieille Europe, grosse de ses charges sociales. Honte ? Plus que çà, elle doit se soumettre. Au régime ! A-t-elle le choix ? En Europe, l’Angleterre de Thatcher et l’Irlande ont montré le chemin. Baisse drastique des programmes sociaux, baisse de la fiscalité, beaucoup a été fait pour séduire les « décideurs ». Avec succès. Fort du soutien capitaliste, l’Angleterre et l’Irlande peuvent afficher une bien meilleure santé économique. Les « décideurs » n’ont pas ménagé leurs actions en investissant largement dans ces pays. La collaboration passe par là.

     

     

     

    C’est maintenant au tour de l’Allemagne et de la France de suivre le mouvement. Ne voient-elles pas que leurs économies sont anémiées par le manque de « réformes » favorables aux « décideurs » ? Ce  nouveau système est d’autant plus imparable que la logique néo-libérale qui le soutient conforte le choix des « décideurs ». Les entreprises qui refusent cette nouvelle logique de la mondialisation ont de fortes chances de disparaître, éliminées par des concurrents plus pragmatiques. Le chômage étant à la hausse de façon structurelle et tendancielle, les démocraties sont étranglées. Elles doivent baisser leur fiscalité, elles doivent aligner leurs coûts d’emploi sur le marché international. Voilà la prime au moins disant social. La Chine devient un modèle et un attracteur pour le capitalisme, un pays où le communisme est mort, où la population est très pauvre et où la démocratie n’existe pas.

     

     

     

    Un autre argument de poids utilisé par les « décideurs » pour faire baisser la pression fiscale est l’inefficacité partielle mais réelle des services publics dans les Etats démocratiques. En effet, ceux-ci ont opté pour un mode de fonctionnement proche des anciens systèmes communistes, un emploi garanti, peu ou pas de système de revenus en fonction de la qualité du travail, un lieu où les principes libéraux et la concurrence sont rejetés. Le deuil du communisme n’est visiblement pas terminé. L’argument du modèle communiste repoussoir est largement utilisé pour réduire au maximum ces services publics. En faisant l’amalgame entre statut des fonctionnaires et services publics, on peut proposer avec conviction une extension du capitalisme libéral au détriment des services publics.

     

     

     

    Face à ce constat, comment réagissent les partisans du social et de la réduction des inégalités, la gauche pour faire court ? C’est la débandade et la mésentente, pour ne pas dire la scission. D’un côté, à la gauche de la gauche, les « contestataires ». Ils s’opposent à la logique actuelle. Mais ils ne proposent rien de vraiment nouveau. Où sont leurs propositions concrètes, crédibles, et à la hauteur des enjeux ? Ils n’ont pas encore tiré les leçons de l’échec communiste, le deuil n’est pas terminé. Ils continuent de bêler avec constance contre le libéralisme, le faux ennemi. Quelles alternatives proposent-ils ? Leur absence de perspective claire et compréhensible les affaiblit et les décrédibilise. De l’autre côté, à la droite de la gauche, les « réalistes ». Ils veulent continuer leur route social-démocrate comme si la donne économique n’avait pas changé. Ils sont prêts à donner des gages aux « décideurs » tout en cherchant à limiter la casse. A ceux qui les accusent d’entrer dans la course du moins disant social, ils répondent « lutte contre le chômage ». En fait, leur virage à droite apparaît de plus en plus clairement et les décrédibilise tout autant.

     

     

     

    Pendant environ trois siècles, le développement de l’économie dans les pays occidentaux a fonctionné de pair avec le développement des conquêtes sociales. Plus de richesses et plus de redistribution des richesses. Le tout dans le cadre de nations où les Etats avaient une liberté de décision sur le plan économique, où la démocratie est arrivée et n’a cessé de progresser. Cet équilibre est rompu. L’économie s’est mondialisée et a pu prendre son autonomie, au détriment du politique. Cet événement, ce déséquilibre, est accentué par la révolution en cours du travail. Dans un monde où le travail devient une ressource plus rare, les attentes de solidarité ne peuvent que progresser. Le travail ne peut plus jouer son rôle de seul régulateur économique. N’est-il pas légitime de réaliser un partage décent de la richesse croissante générée par la machine économique ? Comme nous venons de le constater, les tendances actuelles sont à rebours de ce besoin croissant de solidarité.

     

     

     

    L’économie est capitaliste, la machine économique appartient aux capitalistes. Par leur dimension internationale, ils ont réussi à prendre l’ascendant sur les nations démocratiques. Les capitalistes ont-ils envie de partager le gâteau ? Que faire de toutes ces populations pauvres, au chômage, croissantes, inutiles et potentiellement dangereuses ? Que faire de tous ces chômeurs ? Supprimer les pauvres ou supprimer la pauvreté ? Ayant actuellement les cartes en main, que vont tenter de faire les capitalistes ? Comment ne pas être pessimiste ? Que devient la démocratie si les élus doivent en permanence s’incliner devant les capitalistes ? Allons-nous accepter longtemps cette régression de la démocratie et d’une solidarité chaque jour plus indispensable ?