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capitalisme - Page 3

  • La régression des politiques sociales

    Les capitalistes les moins honorables ont raison de se frotter les mains. Arme de la délocalisation en main, ils peuvent enfin s’attaquer à l’encombrante social-démocratie. Honte à la vieille Europe, grosse de ses charges sociales. Honte ? Plus que çà, elle doit se soumettre. Au régime ! A-t-elle le choix ? En Europe, l’Angleterre de Thatcher et l’Irlande ont montré le chemin. Baisse drastique des programmes sociaux, baisse de la fiscalité, beaucoup a été fait pour séduire les « décideurs ». Avec succès. Fort du soutien capitaliste, l’Angleterre et l’Irlande peuvent afficher une bien meilleure santé économique. Les « décideurs » n’ont pas ménagé leurs actions en investissant largement dans ces pays. La collaboration passe par là.

     

     

     

    C’est maintenant au tour de l’Allemagne et de la France de suivre le mouvement. Ne voient-elles pas que leurs économies sont anémiées par le manque de « réformes » favorables aux « décideurs » ? Ce  nouveau système est d’autant plus imparable que la logique néo-libérale qui le soutient conforte le choix des « décideurs ». Les entreprises qui refusent cette nouvelle logique de la mondialisation ont de fortes chances de disparaître, éliminées par des concurrents plus pragmatiques. Le chômage étant à la hausse de façon structurelle et tendancielle, les démocraties sont étranglées. Elles doivent baisser leur fiscalité, elles doivent aligner leurs coûts d’emploi sur le marché international. Voilà la prime au moins disant social. La Chine devient un modèle et un attracteur pour le capitalisme, un pays où le communisme est mort, où la population est très pauvre et où la démocratie n’existe pas.

     

     

     

    Un autre argument de poids utilisé par les « décideurs » pour faire baisser la pression fiscale est l’inefficacité partielle mais réelle des services publics dans les Etats démocratiques. En effet, ceux-ci ont opté pour un mode de fonctionnement proche des anciens systèmes communistes, un emploi garanti, peu ou pas de système de revenus en fonction de la qualité du travail, un lieu où les principes libéraux et la concurrence sont rejetés. Le deuil du communisme n’est visiblement pas terminé. L’argument du modèle communiste repoussoir est largement utilisé pour réduire au maximum ces services publics. En faisant l’amalgame entre statut des fonctionnaires et services publics, on peut proposer avec conviction une extension du capitalisme libéral au détriment des services publics.

     

     

     

    Face à ce constat, comment réagissent les partisans du social et de la réduction des inégalités, la gauche pour faire court ? C’est la débandade et la mésentente, pour ne pas dire la scission. D’un côté, à la gauche de la gauche, les « contestataires ». Ils s’opposent à la logique actuelle. Mais ils ne proposent rien de vraiment nouveau. Où sont leurs propositions concrètes, crédibles, et à la hauteur des enjeux ? Ils n’ont pas encore tiré les leçons de l’échec communiste, le deuil n’est pas terminé. Ils continuent de bêler avec constance contre le libéralisme, le faux ennemi. Quelles alternatives proposent-ils ? Leur absence de perspective claire et compréhensible les affaiblit et les décrédibilise. De l’autre côté, à la droite de la gauche, les « réalistes ». Ils veulent continuer leur route social-démocrate comme si la donne économique n’avait pas changé. Ils sont prêts à donner des gages aux « décideurs » tout en cherchant à limiter la casse. A ceux qui les accusent d’entrer dans la course du moins disant social, ils répondent « lutte contre le chômage ». En fait, leur virage à droite apparaît de plus en plus clairement et les décrédibilise tout autant.

     

     

     

    Pendant environ trois siècles, le développement de l’économie dans les pays occidentaux a fonctionné de pair avec le développement des conquêtes sociales. Plus de richesses et plus de redistribution des richesses. Le tout dans le cadre de nations où les Etats avaient une liberté de décision sur le plan économique, où la démocratie est arrivée et n’a cessé de progresser. Cet équilibre est rompu. L’économie s’est mondialisée et a pu prendre son autonomie, au détriment du politique. Cet événement, ce déséquilibre, est accentué par la révolution en cours du travail. Dans un monde où le travail devient une ressource plus rare, les attentes de solidarité ne peuvent que progresser. Le travail ne peut plus jouer son rôle de seul régulateur économique. N’est-il pas légitime de réaliser un partage décent de la richesse croissante générée par la machine économique ? Comme nous venons de le constater, les tendances actuelles sont à rebours de ce besoin croissant de solidarité.

     

     

     

    L’économie est capitaliste, la machine économique appartient aux capitalistes. Par leur dimension internationale, ils ont réussi à prendre l’ascendant sur les nations démocratiques. Les capitalistes ont-ils envie de partager le gâteau ? Que faire de toutes ces populations pauvres, au chômage, croissantes, inutiles et potentiellement dangereuses ? Que faire de tous ces chômeurs ? Supprimer les pauvres ou supprimer la pauvreté ? Ayant actuellement les cartes en main, que vont tenter de faire les capitalistes ? Comment ne pas être pessimiste ? Que devient la démocratie si les élus doivent en permanence s’incliner devant les capitalistes ? Allons-nous accepter longtemps cette régression de la démocratie et d’une solidarité chaque jour plus indispensable ?

     

     

     

     

  • La domination du capitalisme

    Commençons par définir le système capitaliste. Proposons une définition simple. Le capitalisme institue deux principes, le droit à un revenu pour les capitaux investis et le pouvoir dans les entreprises pour les apporteurs de capitaux.

    La primauté du capital financier sur l’économie qu’institue le capitalisme est aussi étroitement associée, mais sans s’y confondre, avec la révolution de la mécanisation du travail. Toujours plus de machines pour produire nécessite toujours plus d’investissements, donc plus de capitaux. En accroissant ses richesses par ses revenus du capital, le capitaliste est à la recherche permanente de nouveaux investissements, ce que sont justement les nouvelles machines, la boucle est bouclée.

    Le système capitaliste est aujourd’hui au sommet de sa forme. Il rayonne et domine en ce début de 21ème siècle. La croissance mondiale est là, les profits sont en hausse, tout va bien pour lui. Surtout, pratiquement personne de sérieux ne conteste son emprise, le capitalisme est devenu pour presque tout le monde aussi naturel et indispensable que l’oxygène. Foutaises bien sûr ! Il faut dire que le capitalisme a été débarrassé du communisme, son concurrent malheureux du 20ème siècle.

    Le communisme a été le seul à avoir réellement contesté le capitalisme. Obtenue principalement sur le terrain de l’économie, la victoire du capitalisme est sans appel. Les citoyens et la plupart des dirigeants des pays communistes ont littéralement laissé tomber le système communiste, trop inefficace. Le capitalisme a montré sa capacité à créer beaucoup plus de richesses que son concurrent, fussent-elles très inégalement réparties. L’ex-URSS, les pays de l’Est de l’Europe, la Chine, ils ont presque tous pris le virage capitaliste. 1989, date de la chute du Mur, signal et symbole, c’était hier. Il reste encore la Corée du Nord, Cuba et quelques autres à refuser les règles capitalistes. Pour combien de temps ? Revenons sur le communisme. Il n’a pas été seulement en rupture avec le capitalisme, il a aussi nié la liberté économique, le libéralisme et ses règles de concurrence. Hormis le contexte, qui explique toujours, cette négation n’était ni automatique ni indispensable, je la vois comme la véritable cause de son échec. Le communisme a encore nié la démocratie et la liberté d’expression. Le plus étonnant est son succès idéologique pendant plus d’un demi siècle. La raison de ce succès est, je le crois, à porter au crédit de son rejet du capitalisme, rejet souhaité par la plupart, rejet aujourd’hui enfoui, caché, nié, inconscient mais bien réel. L’échec du communisme a été une victoire et une aubaine pour le capitalisme, l’échec de l’expérience communiste renforce l’idéologie capitaliste. Aujourd’hui, il n’y a plus de concurrence. Merci tonton Marx, merci Lénine, merci Staline, … Mais cette victoire idéologique contre le communisme est déjà de l’histoire ancienne. Si le Mur de Berlin est tombé en 1989, le système communiste faisait de moins en moins illusion pour beaucoup de monde depuis longtemps.

    Au-delà de l’échec du communisme, la vrai nouveauté et la véritable victoire du capitalisme réside dans l’actuelle mondialisation. Celle-ci lui permet de battre enfin en brèche les politiques sociales de redistribution des nations démocratiques. Quelle éclatante revanche pour les capitalistes sur tous ces sociaux-démocrates qui avaient réussi à leur imposer, à eux les patrons, au fil des années et dans des cadres nationaux, tant de charges et de contraintes ! « Nous aidons les Chinois à s’en sortir en leur donnant du travail. » Quelle formidable hypocrisie, quelle victoire ! A la différence de la politique, l’économie a su saisir la dimension internationale de notre époque. Là, précisément, réside sa victoire. En comparant l’efficacité des multinationales avec des institutions politiques supranationales comme l’ONU ou l’Europe, il apparaît un décalage énorme, un gap pour parler anglais, il n’y a pas photo pour la jouer visuel. Aujourd’hui, l’économie est mondiale, Internet et l’ouverture de la Chine ont accéléré le processus, même avec des distances physiques et des différences culturelles qui restent et resteront des obstacles. L’économie mondiale est devenue une réalité. La France exporte déjà environ la moitié de sa production et importe la moitié de sa consommation. A l’inverse, le fait politique est resté national. La mise en place de politiques supranationales rencontre d’énormes difficultés. Si l’Union Européenne en est une illustration, l’ONU en est la caricature. Le point essentiel est que cette différence d’échelle – économie mondiale versus politique nationale – provoque un bouleversement décisif dans les rapports entre l’économie et la politique. L’économie devient dominante et la politique dominée. Par sa dimension internationale, l’économie peut manipuler les nations, les mettre en concurrence, les asservir. Or l’économie, aujourd’hui, c’est le système capitaliste.

     

    Nous avons déjà souligné qu’avec l’irrésistible mécanisation du travail, le chômage a tendance à se développer. Pour lutter contre le chômage, il faut que les nations attirent les entreprises, donc les investisseurs, c’est-à-dire les capitalistes. Avec le chômage, le politique dépend donc du capitaliste. La fiscalité du pays est pour celui-ci un critère financier essentiel. Il va de toute évidence privilégier les lieux où la fiscalité est la moins contraignante. Une main d’œuvre docile, bon marché et flexible sont d’autres critères de « succès ». Cette liberté nouvelle du capitaliste est décisive dans ses rapports avec les Etats nationaux. C’est une arme maîtresse, qui est en train de faire mouche. Que devient un régime politique qui va devoir en permanence baisser sa garde fiscale et sociale pour lutter contre le chômage ? Il va s’affaiblir et perdre pied à pied sa liberté d’action. C’est la démocratie qui est menacée. Avec le capitalisme mondial, la course au moins disant social est lancée. Sauve qui peut ! Le paradis pour les capitalistes et l’enfer pour les autres. Une fois qu’on a compris çà, en France et en Europe en particulier, on fait quoi ?

     

    On fait comme si rien de spécial ne se passait ?

     

    On collabore ou on résiste ? Est-ce binaire ?  
  • OVNI politique

    Pour refonder la gauche, je propose la formule suivante :

    1) Accepter et croire à la liberté économique et à la concurrence. Résolument. En ajoutant les règles qu'il faut et en développant l'autonomie et la responsabilité de tous.

    2) Retrouver la vrai gauche. En créant un plancher social solide, en révolutionnant les services publics, en donnant le pouvoir aux travailleurs dans les entreprises, c'est-à-dire en suprimant le capitalisme. Pour l'essentiel. 

    Unir tout simplement la gauche et la droite de la gauche. Unir le principe de réalité et le principe de plaisir.

     

  • OVNI politique

    Pour refonder la gauche, je propose la formule suivante :

    1) Accepter et croire à la liberté économique et à la concurrence. Résolument. En ajoutant les règles qu'il faut et en développant l'autonomie et la responsabilité de tous.

    2) Retrouver la vrai gauche. En créant un plancher social solide, en révolutionnant les services publics, en donnant le pouvoir aux travailleurs dans les entreprises, c'est-à-dire en suprimant le capitalisme. Pour l'essentiel. 

    Unir tout simplement la gauche et la droite de la gauche. Unir le principe de réalité et le principe de plaisir.

     

  • Et si nous parlions d'autogestion ?

    La gauche est mal en point. Il faut dire que la mondialisation joue contre elle. Que faire vraiment face au mouvement des délocalisations ? Et comment arrêter cette course au moins disant social ? Pour changer le logiciel de la gauche, il faut sans doute partir de là.

    Je propose l'autogestion. Un concept très mai 68 qui n'a pas survécu à la prise de pouvoir par la gauche 1981. L'autogestion mériterait plus d'attention par les citoyens de gauche. Elle allie naturellement responsabilité et démocratie. Et je crois surtout que l'autogestion est le bon moyen pour contrer les délocalisations.

    Mais c'est un concept qui reste révolutionnaire, la difficulté est là. Il signifie une prise de pouvoir des entreprises par les travailleurs, en lieu et place des capitalistes. Diantre, un concept anticapitaliste ! D'où le risque d'une fuite des capitaux là où l'autogestion n'existe pas, c'est-à-dire partout ailleurs...

    Peut-être qu'en continuant à rémunérer le capital, en y allant progressivement, avec aussi un nouveau service public bancaire performant en support des entreprises autogérées, et enfin une acceptation des régles de la concurrence y compris dans ce service public bancaire, nous pouvons y arriver. Ma phrase est un peu longue mais elle est importante. L'autogestion est une piste qui mériterait au moins un débat.

    Nous pouvons imaginer différentes formules. La plus sérieuse et la plus réaliste me paraît être celle qui donne la priorité à la valeur travail et à la liberté des revenus. Est-ce que cela intéresse quelqu'un ?