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Egalibre - Page 15

  • Le vrai combat de Mai 68

    Les valeurs de Mai 68 sont jetées au tapis sur la question centrale de l'autorité. Les 68ards ont rejeté l'autorité en général mais n'ont rien proposé à la place. Ce qui est intenable.

    N'ont rien proposé à la place ? Pas tout à fait. Sur le plan économique, il y a eu la proposition d'autogestion, mais cette proposition a été abandonnée en rase campagne et sans raison valable par tous les acteurs politiques de gauche, Michel Rocard en particulier.

    J'affirme que le vrai combat de Mai 68 n'est pas terminée. Pour aller au bout de lui-même, ce combat doit proposer une véritable alternative aux anciennes autorités. Les citoyens que nous sommes pourront reprendre la dénonciation des pouvoirs en place à la condition explicite de proposer des alternatives. L'autogestion en est une. Il est temps de reprendre l'idée là où elle a été abandonnée et de la développer pour en faire une proposition décisive.

    Le citoyen restera juste un enfant bon à gronder tant qu'il n'affrontera pas le travail décisif de sa maturité, de sa responsabilité et de son autonomie. L'autogestion est en fait un concept d'adulte et les 68ards n'ont visiblement pas voulus être des adultes.

    Tous ceux qui voient dans l'autogestion un concept infantile, et ils sont malheureusement très nombreux, ne font que constater dans un miroir leur propre infantilisme. Et dire cela ne supprime pas le problème, j'en conviens.

  • Le tabou de l'autogestion

    Maintenant qu'il est question de refonder la gauche, nous pouvons tout remettre à plat, c'est le moment.

    L'économie veut échapper au politique, au grand dam de la gauche, qui voit fondre les solidarités. Le politique doit reprendre la main, impérativement. Mais sans s'embarquer dans un antilibéralisme dépassée et ridicule.

    Une solution négligée et trahie, que je souhaite remettre au goût du jour, est l'autogestion.

    Garder un monde libéral car efficace dans la création de richesses mais reprendre la main au niveau des entreprises en affirmant la primauté et le vote du travail et non du capital, des travailleurs et non des capitalistes.

    Marier Bayrou et Besancenot. C'est possible.

  • La fin du travail obligatoire

    Pour refonder vraiment la gauche, il faut se donner un objectif clair, palpable et puissant. Un objectif qui permette à la gauche de repasser à l'offensive. Ce n'est pas en se contentant de défendre que l'on marque des buts.

    Les 35 heures n'étaient et ne sont pas la bonne solution. Ils sont trop inadaptés à l'économie moderne, celle-ci réclame plutôt de la souplesse et de la réactivité, les tâches les plus régulières et les plus répétitives sont de plus en plus automatisées.

    Grâce à la fantastique mécanisation du travail, il est temps de pouvoir décréter la fin du travail obligatoire. Je sais que je suis totalement à contretemps de la pensée ambiante, qui glorifie et sanctifie le travail, mais cette pensée d'époque est à la fois un contresens historique au niveau collectif et juste une grosse crispation devant un gros changement inéluctable. Le gros changement inéluctable est le fait qu'il y aura de moins en moins du travail pour tout le monde, mécanisations et limites de la croissance obligent.

    La fin du travail obligatoire est à portée de main. Elle passe par la reconnaissance du chômage structurel et l'institution d'un plancher économique solide pour tous ceux qui ne travaillent pas. Une véritable éradication de la misère, au moins sur le territoire français, dans un premier temps.

    Il faut juste faire en sorte que le travail obtenu, aussi petit soit-il, permette de gagner plus que ce plancher économique garanti. Les citoyens auront toujours envie de gagner plus en travaillant.

    Et j'ai fait mes calculs, le coût fiscal n'est pas si important. En France, 72 milliards d'euros l'an pour 10 millions de personnes, soit environ un vingtième du PIB national, sachant qu'il existe déjà des prestations pour les plus démunis.

  • Non au capitalisme, oui au libéralisme

    Pour refonder la gauche, je propose un double virage.

    Dire oui au libéralisme, pas le néolibéralisme sauvage de la mondialisation mais un libéralisme classique, qui reconnaît l'efficacité de la concurrence et qui est prêt à tourner la page du fonctionnariat.

    Dire non au capitalisme, c'est-à-dire refuser la mainmise sur l'économie des capitalistes, mais encore accepter de dire oui à l'autogestion des entreprises, et de façon plus pragmatique qu'idéologique.

    Les deux virages sont trop serrés ? Peut-être mais prendre un seul de ces deux virages nous fera perdre l'équilibre.

    Iconoclaste ? Oui, ce qui est plutôt bon signe pour pouvoir refonder la gauche.

  • La bêtise des jurys citoyens

    La gauche doit maintenant se réveiller, et commencer par évacuer ses idées ridicules.

    Les jurys citoyens promus par Ségolène Royal sont une idée ridicule. La différence entre un vote démocratique et un jury citoyen est que ce dernier est statistiquement très peu représentatif. Sinon, le jury citoyen fait tout simplement double emploi avec une élection. Faire double emploi avec les élections et de façon beaucoup moins fiable, comment peut-on croire au jurys citoyens ?

    il est vrai que cette idée est issue de la fameuse République des Idées de Pierre Rosanvallon, qui est très bien vue dans les médias dits de gauche mais qui représente à mes yeux toute la décadence de cette gauche-là, qui a clairement virée à droite.

    Il serait beaucoup plus utile et intéressant de développer l'information des citoyens. La mauvaise information des citoyens sur les actes et les comptes du collectif (national, régional, ...) est un problème autrement plus urgent. Et les solutions d'amélioration sont à portée de main. Un citoyen plus au fait de la réalité du collectif doit devenir une priorité pour la gauche. C'est en développant le lien entre les citoyens et le collectif que la gauche peut réhabiliter ce dernier.

    Pour plus de détails sur cette proposition, je vous conseille de lire mon petit bouquin, qui est génial mais ce n'est pas les médias dits de gauche qui vont en parler.