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travail - Page 2

  • le logiciel 2.0 de la gauche

    Conseils pour le logiciel 2.0 de la gauche :

    Pour éviter la scission qui s'annonce, proposer à la fois de vrais mesures libérales et de vrais mesures sociales. Satisfaire les deux camps, celui des avancées sociales pour la gauche de la gauche et celui du réalisme pour la droite de la gauche.

    Mesures proposées pour satisfaire les réalistes : assouplir le marché du travail, réhabiliter les services publics en libéralisant les conditions de travail dans les services publics, condamner le déficit public, mieux informer les citoyens.

    Mesures proposées pour satisfaire les avancées sociales : créer un véritable plancher social pour les plus pauvres, lutter contre la mondialisation néolibérale par des douanes pénalisant les pays à faible solidarité et peu respectueux de l'environnement, ressusciter les services publics dans le logement et dans les banques, favoriser l'autogestion des entreprises.

    Bon, ce sont un peu les propositions qui sont dans mon premier et dernier livre...

     

  • le travail en question

    A une époque où les progrès de la mécanisation et de l'informatisation sont énormes et encore à venir, il va semble-t-il être difficile d'être lucide sur les conséquences de cette révolution qui est loin d'être terminée. La conséquence première est la croissance inéluctable de la pénurie d'offre sur le marché du travail.

    Face à ce nouvel état, il est socialement dangereux de vouloir privilégier ceux qui ont un travail aux dépends de ceux qui n'ont pas de travail. Veut-on continuer à exclure ces derniers, qui seront de plus en plus nombreux ?

    Une autre attitude, beaucoup plus collective et solidaire, consiste à assurer à ceux qui n'ont ni revenu ni travail un plancher économique solide, véritable progrès social. Le programme socialiste s'est trompé en voulant privilégier le SMIC et non le RMI. C'est le RMI qu'il faut consolider. Et faire en sorte bien sûr que ce RMI n'entrave pas, par sa rigidité, le retour au travail de ceux qui en bénéficient .

    Un plancher économique solide est tout-à-fait réalisable dans un pays développé comme la France. A raison de 600 euros par mois, le coût est de 72 milliards d'euros annuel pour une population concernée de 10 millions de personnes. Ce qui ne représente finalement que 5 % de la richesse nationale créée chaque année en France. Pas de quoi prendre peur sur le coût de cette solidarité. Car la deuxième conséquence de la révolution de la mécanisation, c'est le dévelopement considérable des richesses qui a eu lieu dans les pays démocratiques en quelques dizaines d'années.

    Le problème du partage de ces richesses est donc toujours d'actualité. Une gauche refondée doit d'abord être solidaire avec ceux qui n'ont pas la chance d'avoir un emploi. Et arrêter de promettre l'impossibe suppression du chômage.

    Et arrêtons de croire que ce plancher économique va enlever tout envie de travailler au plus grand nombre. Un travail rémunéré permettant de dépasser un plancher à 600 euros par mois sera toujours le bienvenu.

  • La fin du travail obligatoire

    Pour refonder vraiment la gauche, il faut se donner un objectif clair, palpable et puissant. Un objectif qui permette à la gauche de repasser à l'offensive. Ce n'est pas en se contentant de défendre que l'on marque des buts.

    Les 35 heures n'étaient et ne sont pas la bonne solution. Ils sont trop inadaptés à l'économie moderne, celle-ci réclame plutôt de la souplesse et de la réactivité, les tâches les plus régulières et les plus répétitives sont de plus en plus automatisées.

    Grâce à la fantastique mécanisation du travail, il est temps de pouvoir décréter la fin du travail obligatoire. Je sais que je suis totalement à contretemps de la pensée ambiante, qui glorifie et sanctifie le travail, mais cette pensée d'époque est à la fois un contresens historique au niveau collectif et juste une grosse crispation devant un gros changement inéluctable. Le gros changement inéluctable est le fait qu'il y aura de moins en moins du travail pour tout le monde, mécanisations et limites de la croissance obligent.

    La fin du travail obligatoire est à portée de main. Elle passe par la reconnaissance du chômage structurel et l'institution d'un plancher économique solide pour tous ceux qui ne travaillent pas. Une véritable éradication de la misère, au moins sur le territoire français, dans un premier temps.

    Il faut juste faire en sorte que le travail obtenu, aussi petit soit-il, permette de gagner plus que ce plancher économique garanti. Les citoyens auront toujours envie de gagner plus en travaillant.

    Et j'ai fait mes calculs, le coût fiscal n'est pas si important. En France, 72 milliards d'euros l'an pour 10 millions de personnes, soit environ un vingtième du PIB national, sachant qu'il existe déjà des prestations pour les plus démunis.

  • dignité par le travail ?

    Sarkozy et Royal nous expliquent tous les deux que retrouver un travail permet de retrouver sa dignité. Est-ce à dire que ceux qui n'ont pas de travail rémunéré n'ont pas de dignité ? En perdant son travail, on perd sa dignité ? Cette crispation, car c'en est une, est scandaleuse et dangereuse. Perdre son travail est déjà une vrai galère en soi, s'il faut supporter en plus le poids de l'indignité dans le regard des autres, on arrive alors à une nouvelle application du principe de la double peine, la deuxième peine (l'étiquette d'indignité) étant au moins aussi lourde que la première (la perte de revenu et la menace d'un RMI intenable).

    De la part de Sarkozy, on peut le comprendre, mais de la part de la candidate, dite à vote utile, de la gauche, ce n'est pas acceptable.