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anticapitalisme - Page 2

  • La régression des politiques sociales

    Les capitalistes les moins honorables ont raison de se frotter les mains. Arme de la délocalisation en main, ils peuvent enfin s’attaquer à l’encombrante social-démocratie. Honte à la vieille Europe, grosse de ses charges sociales. Honte ? Plus que çà, elle doit se soumettre. Au régime ! A-t-elle le choix ? En Europe, l’Angleterre de Thatcher et l’Irlande ont montré le chemin. Baisse drastique des programmes sociaux, baisse de la fiscalité, beaucoup a été fait pour séduire les « décideurs ». Avec succès. Fort du soutien capitaliste, l’Angleterre et l’Irlande peuvent afficher une bien meilleure santé économique. Les « décideurs » n’ont pas ménagé leurs actions en investissant largement dans ces pays. La collaboration passe par là.

     

     

     

    C’est maintenant au tour de l’Allemagne et de la France de suivre le mouvement. Ne voient-elles pas que leurs économies sont anémiées par le manque de « réformes » favorables aux « décideurs » ? Ce  nouveau système est d’autant plus imparable que la logique néo-libérale qui le soutient conforte le choix des « décideurs ». Les entreprises qui refusent cette nouvelle logique de la mondialisation ont de fortes chances de disparaître, éliminées par des concurrents plus pragmatiques. Le chômage étant à la hausse de façon structurelle et tendancielle, les démocraties sont étranglées. Elles doivent baisser leur fiscalité, elles doivent aligner leurs coûts d’emploi sur le marché international. Voilà la prime au moins disant social. La Chine devient un modèle et un attracteur pour le capitalisme, un pays où le communisme est mort, où la population est très pauvre et où la démocratie n’existe pas.

     

     

     

    Un autre argument de poids utilisé par les « décideurs » pour faire baisser la pression fiscale est l’inefficacité partielle mais réelle des services publics dans les Etats démocratiques. En effet, ceux-ci ont opté pour un mode de fonctionnement proche des anciens systèmes communistes, un emploi garanti, peu ou pas de système de revenus en fonction de la qualité du travail, un lieu où les principes libéraux et la concurrence sont rejetés. Le deuil du communisme n’est visiblement pas terminé. L’argument du modèle communiste repoussoir est largement utilisé pour réduire au maximum ces services publics. En faisant l’amalgame entre statut des fonctionnaires et services publics, on peut proposer avec conviction une extension du capitalisme libéral au détriment des services publics.

     

     

     

    Face à ce constat, comment réagissent les partisans du social et de la réduction des inégalités, la gauche pour faire court ? C’est la débandade et la mésentente, pour ne pas dire la scission. D’un côté, à la gauche de la gauche, les « contestataires ». Ils s’opposent à la logique actuelle. Mais ils ne proposent rien de vraiment nouveau. Où sont leurs propositions concrètes, crédibles, et à la hauteur des enjeux ? Ils n’ont pas encore tiré les leçons de l’échec communiste, le deuil n’est pas terminé. Ils continuent de bêler avec constance contre le libéralisme, le faux ennemi. Quelles alternatives proposent-ils ? Leur absence de perspective claire et compréhensible les affaiblit et les décrédibilise. De l’autre côté, à la droite de la gauche, les « réalistes ». Ils veulent continuer leur route social-démocrate comme si la donne économique n’avait pas changé. Ils sont prêts à donner des gages aux « décideurs » tout en cherchant à limiter la casse. A ceux qui les accusent d’entrer dans la course du moins disant social, ils répondent « lutte contre le chômage ». En fait, leur virage à droite apparaît de plus en plus clairement et les décrédibilise tout autant.

     

     

     

    Pendant environ trois siècles, le développement de l’économie dans les pays occidentaux a fonctionné de pair avec le développement des conquêtes sociales. Plus de richesses et plus de redistribution des richesses. Le tout dans le cadre de nations où les Etats avaient une liberté de décision sur le plan économique, où la démocratie est arrivée et n’a cessé de progresser. Cet équilibre est rompu. L’économie s’est mondialisée et a pu prendre son autonomie, au détriment du politique. Cet événement, ce déséquilibre, est accentué par la révolution en cours du travail. Dans un monde où le travail devient une ressource plus rare, les attentes de solidarité ne peuvent que progresser. Le travail ne peut plus jouer son rôle de seul régulateur économique. N’est-il pas légitime de réaliser un partage décent de la richesse croissante générée par la machine économique ? Comme nous venons de le constater, les tendances actuelles sont à rebours de ce besoin croissant de solidarité.

     

     

     

    L’économie est capitaliste, la machine économique appartient aux capitalistes. Par leur dimension internationale, ils ont réussi à prendre l’ascendant sur les nations démocratiques. Les capitalistes ont-ils envie de partager le gâteau ? Que faire de toutes ces populations pauvres, au chômage, croissantes, inutiles et potentiellement dangereuses ? Que faire de tous ces chômeurs ? Supprimer les pauvres ou supprimer la pauvreté ? Ayant actuellement les cartes en main, que vont tenter de faire les capitalistes ? Comment ne pas être pessimiste ? Que devient la démocratie si les élus doivent en permanence s’incliner devant les capitalistes ? Allons-nous accepter longtemps cette régression de la démocratie et d’une solidarité chaque jour plus indispensable ?

     

     

     

     

  • La domination du capitalisme

    Commençons par définir le système capitaliste. Proposons une définition simple. Le capitalisme institue deux principes, le droit à un revenu pour les capitaux investis et le pouvoir dans les entreprises pour les apporteurs de capitaux.

    La primauté du capital financier sur l’économie qu’institue le capitalisme est aussi étroitement associée, mais sans s’y confondre, avec la révolution de la mécanisation du travail. Toujours plus de machines pour produire nécessite toujours plus d’investissements, donc plus de capitaux. En accroissant ses richesses par ses revenus du capital, le capitaliste est à la recherche permanente de nouveaux investissements, ce que sont justement les nouvelles machines, la boucle est bouclée.

    Le système capitaliste est aujourd’hui au sommet de sa forme. Il rayonne et domine en ce début de 21ème siècle. La croissance mondiale est là, les profits sont en hausse, tout va bien pour lui. Surtout, pratiquement personne de sérieux ne conteste son emprise, le capitalisme est devenu pour presque tout le monde aussi naturel et indispensable que l’oxygène. Foutaises bien sûr ! Il faut dire que le capitalisme a été débarrassé du communisme, son concurrent malheureux du 20ème siècle.

    Le communisme a été le seul à avoir réellement contesté le capitalisme. Obtenue principalement sur le terrain de l’économie, la victoire du capitalisme est sans appel. Les citoyens et la plupart des dirigeants des pays communistes ont littéralement laissé tomber le système communiste, trop inefficace. Le capitalisme a montré sa capacité à créer beaucoup plus de richesses que son concurrent, fussent-elles très inégalement réparties. L’ex-URSS, les pays de l’Est de l’Europe, la Chine, ils ont presque tous pris le virage capitaliste. 1989, date de la chute du Mur, signal et symbole, c’était hier. Il reste encore la Corée du Nord, Cuba et quelques autres à refuser les règles capitalistes. Pour combien de temps ? Revenons sur le communisme. Il n’a pas été seulement en rupture avec le capitalisme, il a aussi nié la liberté économique, le libéralisme et ses règles de concurrence. Hormis le contexte, qui explique toujours, cette négation n’était ni automatique ni indispensable, je la vois comme la véritable cause de son échec. Le communisme a encore nié la démocratie et la liberté d’expression. Le plus étonnant est son succès idéologique pendant plus d’un demi siècle. La raison de ce succès est, je le crois, à porter au crédit de son rejet du capitalisme, rejet souhaité par la plupart, rejet aujourd’hui enfoui, caché, nié, inconscient mais bien réel. L’échec du communisme a été une victoire et une aubaine pour le capitalisme, l’échec de l’expérience communiste renforce l’idéologie capitaliste. Aujourd’hui, il n’y a plus de concurrence. Merci tonton Marx, merci Lénine, merci Staline, … Mais cette victoire idéologique contre le communisme est déjà de l’histoire ancienne. Si le Mur de Berlin est tombé en 1989, le système communiste faisait de moins en moins illusion pour beaucoup de monde depuis longtemps.

    Au-delà de l’échec du communisme, la vrai nouveauté et la véritable victoire du capitalisme réside dans l’actuelle mondialisation. Celle-ci lui permet de battre enfin en brèche les politiques sociales de redistribution des nations démocratiques. Quelle éclatante revanche pour les capitalistes sur tous ces sociaux-démocrates qui avaient réussi à leur imposer, à eux les patrons, au fil des années et dans des cadres nationaux, tant de charges et de contraintes ! « Nous aidons les Chinois à s’en sortir en leur donnant du travail. » Quelle formidable hypocrisie, quelle victoire ! A la différence de la politique, l’économie a su saisir la dimension internationale de notre époque. Là, précisément, réside sa victoire. En comparant l’efficacité des multinationales avec des institutions politiques supranationales comme l’ONU ou l’Europe, il apparaît un décalage énorme, un gap pour parler anglais, il n’y a pas photo pour la jouer visuel. Aujourd’hui, l’économie est mondiale, Internet et l’ouverture de la Chine ont accéléré le processus, même avec des distances physiques et des différences culturelles qui restent et resteront des obstacles. L’économie mondiale est devenue une réalité. La France exporte déjà environ la moitié de sa production et importe la moitié de sa consommation. A l’inverse, le fait politique est resté national. La mise en place de politiques supranationales rencontre d’énormes difficultés. Si l’Union Européenne en est une illustration, l’ONU en est la caricature. Le point essentiel est que cette différence d’échelle – économie mondiale versus politique nationale – provoque un bouleversement décisif dans les rapports entre l’économie et la politique. L’économie devient dominante et la politique dominée. Par sa dimension internationale, l’économie peut manipuler les nations, les mettre en concurrence, les asservir. Or l’économie, aujourd’hui, c’est le système capitaliste.

     

    Nous avons déjà souligné qu’avec l’irrésistible mécanisation du travail, le chômage a tendance à se développer. Pour lutter contre le chômage, il faut que les nations attirent les entreprises, donc les investisseurs, c’est-à-dire les capitalistes. Avec le chômage, le politique dépend donc du capitaliste. La fiscalité du pays est pour celui-ci un critère financier essentiel. Il va de toute évidence privilégier les lieux où la fiscalité est la moins contraignante. Une main d’œuvre docile, bon marché et flexible sont d’autres critères de « succès ». Cette liberté nouvelle du capitaliste est décisive dans ses rapports avec les Etats nationaux. C’est une arme maîtresse, qui est en train de faire mouche. Que devient un régime politique qui va devoir en permanence baisser sa garde fiscale et sociale pour lutter contre le chômage ? Il va s’affaiblir et perdre pied à pied sa liberté d’action. C’est la démocratie qui est menacée. Avec le capitalisme mondial, la course au moins disant social est lancée. Sauve qui peut ! Le paradis pour les capitalistes et l’enfer pour les autres. Une fois qu’on a compris çà, en France et en Europe en particulier, on fait quoi ?

     

    On fait comme si rien de spécial ne se passait ?

     

    On collabore ou on résiste ? Est-ce binaire ?  
  • introduction au plan B

    Si la solidarité est au cœur de ce projet politique, Plan B a la particularité d’être anticapitaliste et libéral. Dans le sac de nœuds politique actuel, cette double option n’existe pas, les deux termes, anticapitaliste et libéral, sont jugés incompatibles et de proximité incongrue. Le jugement est erroné, je veux vous le démontrer. Je ne suis pas du tout satisfait du niveau politique de tout ce que je connais, élites comprises. Il y a mieux à faire. Voici donc mes propositions. Elles sont souvent radicales.

     

     

    Quel est mon objectif ? Donner un vrai projet et une nouvelle crédibilité à la gauche. Il y a du travail. Le communisme est mort et la social-démocratie actuelle est en train de mourir, sous les coups répétés du capitalisme et du néolibéralisme. Je vais tenter de vous le démontrer. La social-démocratie n’arrivera plus à corriger les déséquilibres fondamentaux, le budget de l’Etat est dans le mur, la concurrence internationale fait la chasse aux impôts et aux protections sociales, le tout dans un contexte de lutte désespérée contre le chômage. « Tu veux des emplois ? Donne-moi du moins disant social ». Voilà le discours capitaliste d’aujourd’hui, imparable et désespérant. Les sociaux-démocrates cherchent à résister, c’est bien, à maintenir la flamme et à atténuer les souffrances, solidarité toute. Mais tant qu’ils ne voudront pas toucher au système capitaliste lui-même, je pense qu’ils seront condamnés à subir cette loi. Avec le chômage actuel, les entreprises sont en position de force vis-à-vis des politiques. « Tu veux des emplois ? Donne-moi du moins disant social ». Mais les capitalistes ne sont pas complètement idiots, ils le disent mieux : « il faut réformer la France et son système de protection sociale », « soyons réalistes, la mondialisation est une réalité, adaptons-nous », « supprimons les rigidités qui nous condamnent », etc… Bien sûr, ils n’ont pas tort. A quand les étapes suivantes de la flambée de nos banlieues ? Je suis politiquement à gauche car je vois l’égalité aujourd’hui plus menacée que la liberté. J’aimerai en quelque sorte ressusciter la gauche, que je vois intellectuellement morte, grâce à un projet radical et futuriste.

     

     

    Le communisme est mort. Le deuil n’est pas encore terminé. La social-démocratie actuelle est en train de mourir, par faillite et perte de crédibilité. Où est la suite pour la gauche ? Où est le fameux plan B pour l’Europe ? Rappelez-vous, le débat sur l’existence ou non d’un plan B au moment du référendum européen de 2005, quand les oui ont accusé les non, qui ne voulaient pas du traité européen, de ne pas avoir de plan de rechange dans le cas d’un non au référendum. Où est le plan B ? Combien de temps va-t-il falloir attendre avant de voir un plan B capable de mobiliser ? On ne peut pas uniquement dire non sans rien proposer à la place. Les français ont été les premiers à dire non au nouveau traité européen, la parole pour le plan B est à la France. Silence, étonnant silence. Je saisis l’occasion de prendre la parole puisque j’ai un plan B, cet essai est un plan B. Je le propose pour la France, pour l’Europe, et pour toute la planète. Et vive la multiplication des plans B, que le meilleur gagne, la démocratie se doit de faire gagner le meilleur plan B.

     

     

    La politique est, paraît-il, l’art de vivre ensemble. Cet art est menacé sur notre planète. L’égalité et l’universalité sont à la baisse, la démocratie et la liberté peinent. Beaucoup de choses sont en hausse, quelques bonnes choses mais beaucoup de moins bonnes : le capital, les richesses, la mondialisation, la mécanisation, le chômage, les inégalités, les insécurités et les menaces sur l’environnement. Retenez les quatre derniers points. Ils sont inquiétants. Ce sont des facteurs de guerres, à l’ère de l’arme atomique et des bombes sales à la portée de tous. Le système est dans un état qui devient critique, pathologique. Il faut l’opérer, le remodeler, le rendre utile, efficace et protecteur. Les fausses synthèses et les fausses ruptures vont nous tuer, innovons.

     

     

    Plan B anticapitaliste et libéral en quelques mots : anticapitaliste, libéral, autogestionnaire, en faveur de douanes filtrantes d’essence libérale, pour la remise en cause du statut des fonctionnaires, pour une solidarité effective et efficace, pour l’accession automatique à la propriété de tous, pour un marathon télévisuel de la démocratie, pour beaucoup d’ovnis politiques.

     

     

    Appuyons-nous sur les fondamentaux de la république : la liberté, l’égalité et la fraternité. Ces trois mots fonctionnent toujours, gardons-les. Mais ils sentent encore le souffre, la devise est restée révolutionnaire. La liberté ? Elle est bien sûr indispensable, c’est notre oxygène, et elle est tellement française, qu’elle le reste. L’égalité ? Aujourd’hui la vrai question, celle sans doute qui va déclencher notre prochaine révolution. La fraternité ? Elle est d’abord une conséquence directe du respect de la liberté et de l’égalité. Etre de gauche ne doit pas nous amener à être sectaire et liberticide, la récente défaite du communisme doit nous servir de leçon. L’égalité sans la liberté est une impasse, une absurdité, une connerie.

     

     

    Nous avons à faire une révolution sans violence, sans armes de guerre, sans couteaux ni pistolets, sans bombes, ni chars, ni missiles, ni poisons, seulement des citoyens, des mots, des chiffres, de la démocratie et des ordinateurs. Je propose de virer le pouvoir capitaliste. Virons le capitalisme pour sauver la solidarité, mais gardons bien au chaud le vrai moteur économique qu’est la concurrence, remplaçons le capitalisme par l’autogestion et l’accession automatique à la propriété de tous. Et développons la démocratie, elle est notre flambeau.

     

     

    Les solutions proposées ici s’appuient sur quatre piliers fondateurs : la solidarité, la concurrence, l’autogestion et la démocratie. En réussissant à faire de bonnes choses dans ces quatre domaines, nous aurons, je l’espère, atteint l’essentiel de l’objectif politique du bien vivre ensemble.

     

     

    D’abord la solidarité. C’est là que la blessure se creuse et va continuer à se creuser, même si la France et l’Europe ne sont pas les plus mal lotis. Le capitalisme néolibéral en cours est une machine à détruire les solidarités. Vous voulez des emplois ? Baissez vos solidarités, acceptez les précarités. Et vous, que pensez-vous de la solidarité ? Vous en voulez plus, moins, ou ni plus ni moins ? J’en propose plus, à contre-courant de l’actuel vent capitaliste néolibéral, par plaisir, par volonté, par manque. Avec des mesures radicales pour arrêter et renverser la tendance actuelle. La suppression des pouvoirs capitalistes, la construction de l’autogestion. La construction d’une sécurité économique et d’une formation pour tous. Des impôts sur les machines plutôt que sur les revenus du travail. Tout le monde propriétaire de son logement. Idées utopiques ? L’utopie, en tant que rêve irréalisable, consiste plutôt à croire que la social-démocratie actuelle est pérenne et que le vent de la mondialisation néolibérale nous amène ailleurs que dans le fossé ou dans le mur. Pourquoi vouloir se débarrasser du pouvoir capitaliste ? Parce que le capitalisme est trop dangereux et injuste, et parce que le capitalisme est remplaçable. Nous allons développer ce point de vue. La France et l’Europe ont vocation à se mettre du côté de la solidarité, pour conserver leurs actuelles identités. Les pays européens sont les plus solidaires de la planète, la France, la Suède, l’Allemagne et quelques autres. La France est en première ligne, ses prélèvements obligatoires sont parmi les plus importants de la planète. En première ligne comme en 1939 avec Hitler, même si cette comparaison a ses limites, du moins je l’espère. Face à cette mondialisation capitaliste et néolibérale, allons-nous choisir la collaboration ou la résistance ? Nous devons proposer autre chose ou nous plier, vaincu à coup sûr. La France et l’Europe peuvent et doivent tracer une voie nouvelle et convaincante. Nous sommes dans la ligne de mire de la chasse actuelle aux mesures sociales, nous devons agir, la solidarité est en danger, les solutions existent.

     

     

     

    Ensuite la concurrence. Elle est bénéfique à la machine économique, la machine à « richesses ». La concurrence a fait ses preuves, elle respecte les principes de liberté et de réalité, elle est efficace. Je propose de développer la flexibilité du travail et de supprimer l’emploi à vie pour tout nouveau fonctionnaire. Arrêtons de tirer comme des idiots sur le libéralisme et la liberté du marché, celle-ci est le système économique le moins pire de tous, comme l’est la démocratie sur le plan politique. Nous permettrons aux richesses de se développer en ayant des entreprises compétitives. Le communisme est mort de son refus de la concurrence, de sa fuite devant cette réalité et cette liberté, et de son impasse sur la démocratie et les libertés. A défaut d’être capitalistes, soyons libéraux, prenons au capitalisme ce qui est sa meilleure arme depuis toujours. La solidarité, l’autogestion et la démocratie passeront toujours pour des voeux pieux ridicules si nous persévérons dans une utopie gauchiste anti-libérale. Vive la concurrence et vive le libéralisme ! Mais pas n’importe quelle concurrence, pas le néolibéralisme, une concurrence non faussée, organisée, surveillée. Une concurrence qui rétablit les douanes pour corriger les inégalités de prélèvements obligatoires des entreprises et des travailleurs au niveau international. Une concurrence qui se refuse à l’actuelle course mondiale au moins disant social. Et pas la religion de la concurrence non plus, il peut être plus pertinent de s’en passer dans certains domaines, dans le cas où un monopole se révèle plus efficace ou stratégique pour notre indépendance. Et certains services publics peuvent être en concurrence, comme je le propose pour les banques.

     

     

     

    L’autogestion ? Comme nous avons choisi de virer le capitalisme en supprimant les pouvoirs du capital, nous devons en assumer les conséquences. Nos entreprises peuvent-elles fonctionner sans capitalistes ? Des exemples convaincants de coopératives et d’associations existent. Les salariés le souhaitent ? Pas vraiment. Mais si nous voulons dépasser le capitalisme, il faut en assumer les conséquences au niveau de la gestion des entreprises. Et apportons en soutien un service public bancaire fort. En 1968, les intellectuels autogestionnaires manquaient de compétences économiques pour être sérieux et crédibles dans leurs expériences. Prenons enfin au sérieux l’autogestion. Il existe déjà un secteur économique important qui n’obéit pas au capitalisme mais à des règles d’autogestion, les coopératives et les associations. En remplaçant le capitalisme par l’autogestion, nous allons priver les citoyens salariés de leur bouc émissaire préféré - le patron - la difficulté principale est là. Les citoyens travailleurs sont de plus en plus instruits, nous avons là une tendance positive lourde du siècle passé, les citoyens sont maintenant potentiellement capables de choisir leur patron. Vous êtes capable de choisir votre patron au moins autant que vos hommes politiques. La difficulté réside dans la nouveauté du système. Votre intelligence concrète bute sur un vide, une terra incognita. Nous serions capables de choisir un homme politique mais pas notre patron ? Foutaises. L’autogestion peut et va devenir notre nouvel oxygène. Le capitalisme est déjà d’un autre temps, à dépasser de toute urgence, pour éviter le pire qui est devant nous, il est à classer au plus vite dans nos livres d’histoire.

     

     

     

    La démocratie ? Elle va être notre drapeau, elle est une arme essentielle de notre combat politique, et elle est fragile. Si nous avons plus d’expérience démocratique qu’autogestionnaire, nous sommes encore loin du compte. La démocratie n’est pas invulnérable, elle peut très bien disparaître si on ne prend pas soin d’elle. Des citoyens toujours trop mal informés, une économie envahissante qui génère du chômage et qui impose toujours moins d’impôts, une complexité qui peut remettre en cause les fondements de la démocratie, et des partis politiques en place qui monopolisent le débat et les fauteuils d’élus. La corruption ? Peut-être moins qu’ailleurs, mais quand même, toujours bien présente. Des médias qui peinent à progresser en matière d’information des citoyens. Une Europe le cul entre deux chaises, entre la volonté des nations et la volonté d’une fédération de nations, une Europe complexe, opaque, à impuissance politique notoire, avec une démocratie éclatée et sans réelle capacité d’action. Il y a du pain sur la planche pour améliorer la  démocratie, tant française qu’européenne ou mondiale. Ne comptons pas sur l’ONU pour relever le niveau. Avec des droits de veto et un Conseil de sécurité illégitimes, incluant une Chine qui refuse toujours la démocratie et une Russie qui se moque de sa propre démocratie, toujours en couveuse, une ONU encore avec un droit de vote égal quelque soit le régime politique - tyrannie ou démocratie - et la taille de la population. La gouvernance mondiale a encore une feuille blanche devant elle. Les Etats-Unis ? Sont-ils sincères quand ils prétendent vouloir exporter la démocratie en Irak ou ailleurs ? Pourquoi ce drapeau-là n’a-t-il pas été la raison affichée de l’invasion de l’Irak, plutôt que la question des armes de destruction massives, qui n’existaient pas et sur lesquelles le gouvernement des Etats-Unis a menti ? La France et l’Europe n’ont rien à attendre de l’extérieur en matière de démocratie. C’est à nous, français et européens, de prendre le drapeau et de montrer l’exemple.

     

     

  • Et si nous parlions d'autogestion ?

    La gauche est mal en point. Il faut dire que la mondialisation joue contre elle. Que faire vraiment face au mouvement des délocalisations ? Et comment arrêter cette course au moins disant social ? Pour changer le logiciel de la gauche, il faut sans doute partir de là.

    Je propose l'autogestion. Un concept très mai 68 qui n'a pas survécu à la prise de pouvoir par la gauche 1981. L'autogestion mériterait plus d'attention par les citoyens de gauche. Elle allie naturellement responsabilité et démocratie. Et je crois surtout que l'autogestion est le bon moyen pour contrer les délocalisations.

    Mais c'est un concept qui reste révolutionnaire, la difficulté est là. Il signifie une prise de pouvoir des entreprises par les travailleurs, en lieu et place des capitalistes. Diantre, un concept anticapitaliste ! D'où le risque d'une fuite des capitaux là où l'autogestion n'existe pas, c'est-à-dire partout ailleurs...

    Peut-être qu'en continuant à rémunérer le capital, en y allant progressivement, avec aussi un nouveau service public bancaire performant en support des entreprises autogérées, et enfin une acceptation des régles de la concurrence y compris dans ce service public bancaire, nous pouvons y arriver. Ma phrase est un peu longue mais elle est importante. L'autogestion est une piste qui mériterait au moins un débat.

    Nous pouvons imaginer différentes formules. La plus sérieuse et la plus réaliste me paraît être celle qui donne la priorité à la valeur travail et à la liberté des revenus. Est-ce que cela intéresse quelqu'un ?

  • Refonder le logiciel de la gauche

    Oui Ségolène, il faut effectivement refonder le logiciel de la gauche. D'ailleurs, je vous ai envoyé mon petit livre, "Plan B anticapitaliste et libéral", qui vise justement à refonder le logiciel de la gauche.

    Et pour refonder le logiciel de la gauche, il faut à la fois tendre la main à Bayrou et tendre la main à Besancenot, parler de libéralisme positif avec Bayrou et d'anticapitalisme constructif avec Besancenot. Faire le grand écart ? Je ne crois pas que mon projet d'anticapitalisme libéral représente un grand écart. Il représente plutôt un équilibre, une paire de jambes : une jambe droite et une jambe gauche, même si je crois que le point d'équilibre doit se situer à gauche. Nous n'aurons rien à gauche sans utiliser notre intelligence de droite. Belle phrase, non ?

     Libéralisme positif avec Bayrou et anticapitalisme constructif avec Besancenot. Non ? Vous préférez la scission ? Et doner les clés du pouvoir à la droite pour 10 ans ?

    Pour reprendre le pouvoir, il faut fédérer à la fois l'aile droite et l'aile gauche de la gauche. Mon petit essai est un concentré d'idées pour y parvenir. Ségolène, lisez mon livre. Et donnez-moi votre avis. Et vous, passant internet, lisez mon livre et donnez-moi votre avis. Pour refonder le logiciel de la gauche. Et achetez-le plutôt sur internet, je ne crois pas que vous le trouverez en librairie, n'ayant pas de soutien dans les médias.

    Plan B anticapitaliste et libéral - José Gauvain

    Bonne lecture ! Cette publicité est aussi une information.